Par
Brian Le Goff
Publié le
4 sept. 2025 à 13h52
« Les murs extérieurs étaient encore brûlants », ce jeudi 4 septembre 2025, au matin. La veille, aux alentours de 23h, un détenu de la prison pour hommes de Rennes-Vezin a été pris en charge en urgence absolue après que sa cellule a été en proie aux flammes.
Vingt-un sapeurs-pompiers se sont dépêchés sur les lieux pour éteindre l’incendie. Le jeune homme de 21 ans a été transféré aux services des grands brûlés à l’hôpital de Nantes (Loire-Atlantique).
Les départs de feu sur le matelas et le frigo
Selon la direction interrégionale des services pénitentiaires Grand-Ouest, contactée par la rédaction d’actu Rennes, le détenu a volontairement allumé le feu dans sa cellule, qui se situe au premier étage d’une des ailes de l’établissement. « Le feu a été mis au frigo, et au matelas », précise Florian Adam, secrétaire local FO-Justice.
Quand l’incendie a été détecté par les personnels pénitentiaires, ces derniers « se sont équipés (appareils respiratoires individuels et défibrillateur) pour intervenir […], porter secours à l’intéressé (qui était seul en cellule) », développe la direction interrégionale, « et sécuriser le secteur et les autres personnes qui y sont hébergées ».
Le détenu, brûlé à près de 80 %, se serait alors jeté sur les surveillants, développe le syndicaliste FO.
Pas la première fois
Par ailleurs, le 24 juillet dernier, au quartier des arrivants, il avait également agressé un membre du personnel. Transféré au quartier disciplinaire, le détenu de 21 ans avait déjà mis le feu à sa cellule, indique le syndicat FO. Mercredi 3 septembre, la cellule a été retrouvée entièrement carbonisée. « La porte blindée est même bombée », précise-t-on.
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Il fait partie des profils psy que nous devons garder au sein de nos services, alors qu’ils sont difficilement gérables et devraient être pris en charge dans des services dédiés. Cet incident met une nouvelle fois en lumière l’extrême difficulté — et l’absurdité — de la gestion des détenus présentant des troubles psychiatriques en détention classique. Malgré ses antécédents récents, ce détenu n’était toujours pas pris en charge de manière adaptée.
Florian Adam
Syndicaliste Fo
Le secrétaire local du syndicat demande à ce que les surveillants reçoivent une lettre de félicitations et que les services dédiés aux profils psy prennent leur responsabilité. « Le SMPR (service médico-psychologique régional) ne peut plus se dérober à ses responsabilités. Leur mission est d’assurer la prise en charge des détenus souffrant de pathologies psychiatriques. »
Suicides, agressions, incendies…
L’actualité est mouvementée au centre pénitentiaire Rennes-Vezin. Trois suicides depuis le mois de janvier 2025, un meurtre et de multiples agressions (vis-à-vis du personnel pénitentiaire) ont déjà été relatés par la rédaction.
Pour rappel, en juin dernier, un détenu, âgé de 27 ans, a été retrouvé pendu dans sa cellule alors qu’il se trouvait au quartier disciplinaire.
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