Qu’est-ce que la santé sexuelle ?
À l’occasion de la Journée Mondiale de la Santé Sexuelle, Sophie Ramirez, sexologue et thérapeute de couple, a clarifié la définition de ce concept. Elle se réfère à l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), qui décrit la santé sexuelle comme un « état de bien-être physique, émotionnel, mental et social en relation avec la sexualité ». Comme le souligne Sophie Ramirez, « il faut se référer tout simplement à ce que définit l’OMS ». Il ne s’agit pas seulement de l’absence de maladie ou de dysfonctionnement, mais d’une approche positive et respectueuse de la sexualité et des relations sexuelles, incluant la possibilité de vivre des expériences agréables, sûres, sans contraintes, discrimination ou violence. Cela implique également le respect de soi et de l’autre, ainsi que le consentement.
Sexualité et enjeux contemporains : jeunes et aînés
L’émission a abordé la sexualité à tous les âges de la vie. Un point d’attention particulier a été porté sur l’influence de la pornographie sur les jeunes. Sophie Ramirez a alerté sur l’accessibilité précoce et massive de ces contenus, notant que « l’âge moyen des premières images porno, c’est 11 ans ». Ces images, souvent irréalistes et déformées, peuvent fausser la perception du corps et des relations, entraînant une vision primaire et dégradée de la sexualité. Il est donc crucial d’accompagner les enfants pour qu’ils développent un rapport harmonieux et respectueux avec leur corps et celui des autres, en nommant correctement les parties du corps et en expliquant les fonctions. Par ailleurs, la sexualité des personnes âgées a été évoquée, souvent négligée. Sophie Ramirez insiste sur le fait que « la sexualité appartient aux plus jeunes, ce qui est complètement faux ». L’intimité et le désir ne disparaissent pas avec l’âge, et il est essentiel de respecter ces aspects, même en institution.
Les fondements de la sexualité et les tabous
Sophie Ramirez a identifié cinq fondements de la sexualité, le premier étant le tabou. Elle explique que la sexualité reste un sujet difficile à aborder ouvertement, même si les réseaux sociaux exposent de nombreux contenus. Elle souligne l’importance de « vérifier les sources » d’information en ligne. Un autre fondement est la centralisation sur la pénétration, qui peut être limitante et occulter d’autres dimensions du plaisir et de l’intimité. De plus, le manque d’éducation sexuelle est un problème majeur, entraînant ignorance et croyances erronées. « On n’est pas éduqué », constate la sexologue. Enfin, la tendance à vouloir tout contrôler dans sa sexualité peut être contre-productive. Ces fondements complexifient la construction d’une sexualité saine et épanouie.
Vers une sexualité respectueuse et épanouie
Pour aborder sereinement la sexualité, Sophie Ramirez préconise de commencer par soi-même : « écoutez-vous, faites-vous confiance, aimez-vous, respectez-vous ». L’amour de soi est le point de départ pour une sexualité saine, impliquant le respect et la bienveillance envers soi-même, quel que soit l’âge, l’orientation sexuelle ou le mode de vie. Il est essentiel de se faire entendre et d’être écouté, y compris dans le milieu médical ou institutionnel, où les questions d’intimité peuvent être complexes à gérer. En cas de besoin, il ne faut pas hésiter à solliciter de l’aide auprès de professionnels de santé, tels que les centres de planification ou de santé sexuelle, qui offrent une prise en charge pluridisciplinaire et bienveillante.
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