Montauban s’apprête à découvrir le Top 14, ce samedi après-midi, avec un premier match contre le Stade-Français Paris.

Interrogé via Rugby Pass à l’approche de cette rencontre, le capitaine Montalbanais Fred Quercy s’est longuement confié.

Et ce-dernier n’a pas mâché ses mots au moment d’évoquer son passage à Montpellier, lors de ses débuts en professionnel.

Il se rappelle avoir pourri avec les Espoirs du MHR qui n’avaient aucune confiance de la part du coach. C’était entre 2013 et 2015. Extrait:

“J’étais jeune et pas tant que ça non plus. J’ai fait partie des générations sacrifiées de Montpellier. On était une quinzaine de joueurs à pourrir en Espoirs jusqu’à 22 ans (avant 2019, la catégorie Espoirs était celle des – de 23 ans, contre – de 21 ans depuis, ndlr). On n’avait aucune confiance des coachs, rien.

C’était lamentable. Cela a énormément changé aujourd’hui et j’en suis très content. Je pense qu’un discours comme le mien fait aussi du bien aux jeunes de mon club, qui ont 20, 21 ans et qui sont dans l’équipe pro depuis un ou deux ans.

Je leur dis : ‘vous avez de la chance, profitez-en et soyez sérieux. Comprenez que le rugby a changé en dix ans, que tout est mis en œuvre pour que vous puissiez réussir jeune et qu’on puisse vous amener au plus haut niveau le plus rapidement possible. Ce n’était pas le cas avant.’ C’était un rêve éveillé pour moi d’arriver avec les pros à Montpellier, qui était une grosse cylindrée à l’époque. Il y avait six internationaux devant moi, c’était génial mais il n’y avait pas de place pour nous.”

Il se rappelle avoir vécu un calvaire. Extrait:

“On sentait bien qu’on ne les intéressait pas. On était en plus payés au lance-pierre. Si ce n’est le fait d’arriver en pro – car j’avais travaillé longtemps pour ça – je n’en garde pas de bons souvenirs. Rien de positif, ni des entraîneurs, ni des mentalités, ni de la façon dont on était traités. Je crois qui si on devait revenir à ça aujourd’hui, 80% des jeunes de 18 à 23 ans arrêteraient le rugby.

On n’était même pas considérés. Pour être poli, je dirais qu’ils n’en avaient rien à faire de nous. C’était violent ! On parle de santé mentale aujourd’hui et je peux vous dire que j’ai vu des potes à moi dans le dur. Ils sont passés du Top 14 à arrêter complétement le rugby. Quand je suis arrivé, on sortait d’un titre de champions de France Espoirs donc ils étaient plus ou moins obligés de nous faire monter à l’étage au-dessus.”

Il ne manque pas d’atomiser le sélectionneur du XV de France : Fabien Galthié. Extrait:

« On pourrissait en pros, avec notre actuel grand sélectionneur de l’équipe de France Fabien Galthié qui est je crois la moins bonne personne sur Terre. Il a été à la fois le meilleur entraîneur que j’ai eu, indiscutablement – et pourtant j’en ai eu des bons dans ma carrière – mais aussi la plus grande m**** sur le plan humain. Pour en revenir à aujourd’hui, les jeunes ne réalisent pas tout ça, c’est normal pour eux d’être intégrés avec des gars qui ont dix, douze ans de carrière d’avance sur eux. Je trouve ça génial, c’est une très bonne chose. Mais ce n’était pas ça avant et on voyait les conséquences de tout ça sur l’équipe de France. Heureusement que cela a changé.

Je me souviens, à Montpellier, quand un troisième ligne s’est blessé, nous étions trois jeunes à attendre notre tour, avec un niveau très correct. On n’attendait que ça. Mais non, on a préféré faire venir un joker médical pour quatre matchs. Pourtant j’avais déjà joué avec les pros, et ils étaient contents de moi. Mais ils ont préféré appeler un joueur de deuxième division anglaise, inconnu au bataillon et nul à c****. Il a fait 4 matchs, ils lui ont dit ‘tu es nul, tu dégages’, et au final j’ai fait le dernier match ! C’était tellement irrespectueux.”

Il rappelle d’ailleurs que le XV de France a traversé une période très délicate entre 2012 et 2019. Extrait:

L’équipe de France devenait catastrophique, plus rien n’allait. Il n’y avait que des vieux, qui ne s’en sortaient plus. Les jeunes étaient là mais on ne s’en servait pas. Un serpent qui se mordait la queue ! Du jour au lendemain, ils ont enfin intégré tous les jeunes d’un coup dans les équipes. Le niveau de la sélection n’a pas augmenté tout de suite mais quand ces jeunes ont atteint le niveau professionnel, l’équipe de France est devenue énorme et elle possède aujourd’hui un vivier incroyable.