Un musée atypique méconnu en plein centre de Bordeaux. Jeudi 4 septembre, Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, a inauguré, en présence de Nathalie Delattre, ministre déléguée chargée du Tourisme, le nouveau parcours et la nouvelle scénographie du musée national des Douanes, situé sur la place de la Bourse, en face du miroir d’eau.

Sous les voûtes de l’ancien hôtel des Fermes du roi, bâti au XVIIIe siècle, sous Louis XV, abritant encore la direction interrégionale des Douanes, se cachent quelques trésors et pièces insolites des douanes françaises, exposés dans le seul musée national géré par le ministère de l’Économie et des Finances et ouvert en 1984.

« Ce musée nous rappelle que la douane n’est pas un frein au développement, n’en déplaise outre-Atlantique », a lancé Amélie de Montchalin, faisant référence aux tarifs douaniers de Donald Trump. « Nous avons ici l’histoire d’une administration tenace, qui fait face à la multiplication de défis. La douane est une police du mouvement qu’il soit licite ou illicite », a-t-elle ajouté, faisant également le bilan de l’année 2024, avec 111 tonnes de stupéfiants saisies sur le territoire français, dont les deux tiers par les douanes.

Amélie de Montchalin, Nathalie Delattre, Florian Colas et Aurélie Guichemerre devant une maquette de l’ancien hôtel des Fermes du roi.

Amélie de Montchalin, Nathalie Delattre, Florian Colas et Aurélie Guichemerre devant une maquette de l’ancien hôtel des Fermes du roi.

A. B.

Travaux

Fermé au public depuis décembre 2023, et après dix-sept mois de travaux, le musée national des Douanes a rouvert ses portes en mai dernier et trouve déjà son public. « Nous sommes sur notre petit nuage, avec déjà plus de 10 000 visites, alors qu’auparavant nous étions à 23 000 par an, soit presque la moitié, en seulement trois mois », détaille Aurélie Guichemerre, conservatrice du musée.

« Ce musée nous rappelle que la douane n’est pas un frein au développement »

Plus réfléchi, plus clair, avec de nombreuses indications destinées aux enfants, ce nouveau parcours se divise en quatre parties : l’histoire des douanes (dont une section sur le commerce triangulaire bordelais), une exposition de certains produits saisis par les services (dont un lion naturalisé, de l’ivoire, un œuf d’Æpyornis, une balance d’époque ou plusieurs produits de contrefaçon), une présentation des différentes fonctions de la douane contemporaine et enfin un focus sur la douane dans l’imaginaire collectif (BD, films, séries…)

Ce lion naturalisé a été saisi dans une caisse par les services de douane de l’aéroport de Roissy en 1999.

Ce lion naturalisé a été saisi dans une caisse par les services de douane de l’aéroport de Roissy en 1999.

A. B.

Métier méconnu

Ainsi, cette scénographie permet de mettre en lumière une profession un peu ignorée. « Les gens nous disent souvent qu’on ne voit plus les douaniers, mais ils sont toujours là », développe Aurélie Guichemerre. « Les frontières ne sont plus physiques mais sont matérialisées d’une autre façon. On essaye alors de montrer la fonction de douanier en se détachant de son image d’Épinal. »

Après l’inauguration, s’est tenue une rapide visite des lieux ; la ministre s’arrêtant notamment sur d’anciens documents de la balance des commerces datant de 1789. « Nos moyens techniques ont bien évidemment évolué, mais nous retrouvons de nombreuses permanences, une même logique de contrôle, de fouille… Ça n’a fondamentalement pas changé », estime Florian Colas, directeur général des douanes et droits indirects.

Au total, le projet de réhabilitation a coûté 1 million d’euros, pris en charge par la Direction des douanes.

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