Les spécificités des «ficelles» lyonnaises les préservent de l’usure et facilitent les contrôles des câbles qui tractent les deux funiculaires de la ville régulièrement vérifiés par des organismes de sécurité agréés.

Un demi-siècle après leur mise en service, deux funiculaires gravissent toujours la colline de Fourvière, qui a compté jusqu’à cinq « ficelles ». Comme bien des villes vallonnées, Lyon a développé ce mode de transport par câble à la fin du 19e siècle. Mais la comparaison avec les cabines jaunes lisboètes, qui font tristement la une de l’actualité, s’arrête à cette concomitance historique.

Les funiculaires lyonnais, dont la version actuelle date en réalité des années 1970, ne se laissent pas voir au grand jour au milieu des rues, comme dans la capitale portugaise. Tout juste peut-on apercevoir les cabines rouges à leur départ, sur la passerelle enjambant la rue Tramassac avant de plonger dans leurs tunnels rocheux respectifs. Un atout de taille. «Le funiculaire lyonnais étant principalement à l’intérieur, cela soumet moins l’infrastructure aux intempéries ce qui limite les dégradations», souligne Valentin Lungenstrass (EELV) adjoint au maire en charge des mobilités.


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«Il n’y a jamais eu de problème»

Le contrôle visuel des câbles est par ailleurs facilité puisque les câbles sont apparents, et non enterrés comme à Lisbonne. Les agents les vérifient et les testent d’ailleurs tous les matins avant de lancer l’exploitation. Et de transporter un peu plus de 12.000 voyageurs sur l’ensemble des deux lignes, dont la première dessert le site touristique de la basilique de Fourvière et la seconde le lycée Saint-Just.

Les élèves croisés ce jeudi matin portant leur livre tout neuf entre les premières gouttes de septembre ne paraissent pas inquiets de monter dans la cabine. «Il n’y a jamais eu de problème», lance une lycéenne. Ses mots résonnent en écho quelques mètres plus haut, au terminus, dans la bouche des anciens du quartier. Café en main, Béatrice et Robert ont pris «quotidiennement» cette ligne durant des décennies, «sans aucune inquiétude», car «il est révisé tous les ans».

En plus des câbles chaque jour, de leur attache et des freins de voie chaque semaine ou des tests détaillés réalisés chaque mois, les deux lignes sont effectivement mises à l’arrêt pour un contrôle annuel de deux à trois semaines au cours de l’hiver. Ces deux postiers qui montent la colline à bord de la cabine rouge ont déjà coché la date dans leur agenda : « On prendra le bus !».

Dernier contrôle des câbles il y a quinze jours

Des inspections régulières sont en plus réalisées par le Service technique des remontées mécaniques et des transports guidés (STRMTG), un organisme du ministère des transports. «Les dernières inspections par organisme agréé des câbles des funiculaires de Lyon remontent au 20 août 2025» précise RATP Dev qui exploite les deux lignes. Quant à la visite décennale, longue de plusieurs mois, qui permet le remplacement des câbles, elle est intervenue en 2018 et 2019 avec en prime un changement de cabine.

«L’ensemble des contrôles et inspections périodiques imposés par la réglementation française spécifique aux transports par câble est strictement appliqué sur les funiculaires de Lyon, insiste l’exploitant. En particulier sur les organes essentiels de sécurité que sont les câbles, leurs attaches et les dispositifs de freinage».


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Pas tout à fait suffisant pour évacuer la peur de quelques usagers qui se remémorent le risque au moment de poser le pied dans la cabine. «J’y ai pensé en montant, reconnaît cette quadragénaire qui travaille à Fourvière. Mais on a rapidement basculé dans notre conversation avec ma collègue».

En dépit d’accident dramatique, comme à Kaprun en Autriche en 2000, le funiculaire est en réalité un des moyens de transport les plus sûrs. Les touristes sortant de la bouche de la station Fourvière étaient en tout cas aussi nombreux qu’à l’accoutumée ce jeudi matin.