Se souvient-on que la liste Place publique emmenée par Raphaël Glucksmann avait glané 22 % des voix bordelaises aux dernières européennes ? Une performance bien supérieure au score national et néanmoins enviable – 13,7 % – sur laquelle entend capitaliser le parti social-démocrate : « On a le devoir de se mettre en ordre de marche dans la commune », présente Mahmoud Mouche, désigné « co-chef de file » avec Julia Mouzon dans la perspective des municipales.
Si l’un et l’autre, soucieux de « dépersonnaliser » les enjeux, n’ont de cesse de mettre en avant « le collectif » à l’œuvre au sein du parti, Julia Mouzon n’est pas une inconnue dans le paysage politique local : polytechnicienne, à la tête d’un organisme de formation pour les élues locales, elle fut coordinatrice du programme de Nicolas Florian, un « projet d’ouverture », défend-elle, et numéro 2 sur la liste du maire sortant, en 2020. Féministe revendiquée, sans étiquette, elle avait démissionné sans tarder du conseil municipal, refusant, disait-elle, de « s’opposer à un projet d’écologie politique ».
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La revoilà donc, après un détour à l’automne 2024 par les rencontres nationales de Place publique, à La Réole : « Beaucoup de personnes se sentaient orphelines d’un parti de centre-gauche. Je suis allée voir ce qu’il s’y disait… » Elle n’en est pas repartie. Et, à six mois des municipales, Place publique peaufine un programme fondé sur la « justice sociale », « l’écologie » et fort « d’idées différentiantes ». « Une vingtaine de personnes y travaillent, c’est une réflexion exigeante », a contrario du « bourgeonnement de candidatures » à droite, glisse Julia Mouzon.
Car si Mahmoud Mouche l’assure, « on est capable de lancer la campagne », les co-chefs de file ne cache pas l’aspiration de Place publique à rallier Pierre Hurmic, le maire EELV dont la prochaine candidature ne fait pas de doute : « Il a cette capacité à rassembler. » Les deux parties se sont déjà rencontrées. « On rencontre tous les partenaires politiques de gauche, sauf LFI », prévient Mahmoud Mouche. « On a une résonance électorale, un espace politique et on va le prendre, en toute cordialité », poursuit Julia Mouzon.