Vingt-six pays se sont engagés à soutenir militairement l’Ukraine à l’issue du conflit, a annoncé le président Macron en conférence de presse ce jeudi 4 septembre. La position des États-Unis reste cependant ambiguë.

Vingt-six pays, essentiellement européens, se sont « formellement engagés » à « déployer comme force de réassurance des troupes en Ukraine ou à être présents sur le sol, en mer ou dans les airs », a déclaré Emmanuel Macron au cours d’une conférence de presse à Paris, jeudi 4 septembre, à l’issue d’un sommet de la Coalition des volontaires, qu’il dirige avec le Premier ministre britannique Keir Starmer.

En vertu de ces plans, dont il a refusé de donner le détail et de préciser les contributions pays par pays, « le jour où le conflit s’arrête, les garanties de sécurité se déploient », a-t-il expliqué, que ce soit via un « cessez-le-feu », un « armistice » ou un « traité de paix ». Il ne s’agit donc pas « de mener quelque guerre contre la Russie » mais de la dissuader d’attaquer à nouveau l’Ukraine à l’avenir.

Positions allemande et italienne

Emmanuel Macron a assuré que l’Allemagne, l’Italie et la Pologne étaient des « contributeurs importants » parmi les 26. Ces trois poids lourds européens avaient émis des réserves sur un engagement, qu’ils lient notamment à un « filet de sécurité » robuste de Washington.

La Première ministre italienne Giorgia Meloni a d’ailleurs répété à l’issue de la réunion que Rome n’enverrait pas de troupes en Ukraine. L’Allemagne entend quant à elle plutôt participer au renforcement de la défense antiaérienne de l’Ukraine et à l’équipement de ses forces terrestres, ont dit des sources gouvernementales à l’AFP.

Des discussions avec le président Trump

Le soutien ou « backstop » américain était l’enjeu d’une visioconférence avec le président Donald Trump dans la foulée du sommet, auquel a aussi en partie pris part son émissaire spécial Steve Witkoff, présent au palais de l’Elysée. Aucune annonce n’a été faite à cet égard. « Nous comptons sur le backstop des États-Unis », a répété le président ukrainien Volodymyr Zelensky pendant la même conférence de presse.

Les dirigeants européens ont fait part au président américain de « leur espoir que les États-Unis contribueraient de manière substantielle », s’est aussi borné à rapporter le porte-parole du chancelier allemand Friedrich Merz. Emmanuel Macron s’est voulu plus optimiste. Il a assuré que le « soutien américain » à ces « garanties de sécurité » pour Kiev serait finalisé « dans les prochains jours » et que les Américains avaient « été très clairs » sur leur participation. « Il n’y a pas de doute sur ce sujet », a-t-il martelé.

« Augmenter la pression » sur la Russie

La réunion qui se déroulait au palais présidentiel français mais aussi par visioconférence a été l’occasion pour les Européens de réaffirmer leur volonté de tout faire pour pousser la Russie à négocier. Keir Starmer a ainsi souligné qu’il était « nécessaire d’augmenter la pression » sur le président russe Vladimir Poutine qui « continue à repousser des négociations de paix et à mener des attaques scandaleuses sur l’Ukraine« , selon un porte-parole à Londres.

À la clôture des travaux, Emmanuel Macron a aussi assuré que les Européens prendraient de nouvelles sanctions « en lien avec les États-Unis » si Moscou continuait de refuser la paix. Il a évoqué un « travail conjoint » avec Washington, concernant aussi des mesures punitives contre les pays « qui soutiennent » l’économie russe ou aident la Russie à « contourner les sanctions » – « et à ce titre, la Chine a été évoquée », a-t-il ajouté sans plus de précisions.

Mais les Européens réclament ces sanctions américaines depuis des mois, jusqu’ici sans succès. Donald Trump, se disant « très déçu » par son homologue russe, avait averti mercredi qu’il « se passerait quelque chose » si Moscou ne répondait pas à ses attentes de paix, laissant entier le suspense. Le président américain « est très mécontent que du pétrole russe soit acheté par l’Europe », a aussi souligné jeudi Volodymyr Zelensky, citant la Slovaquie et la Hongrie.

« Garanties de danger pour l’Europe »

En face, la Russie martèle qu’elle n’acceptera aucune « intervention étrangère quelle qu’en soit la forme », la porte-parole de sa diplomatie Maria Zakharova qualifiant les protections demandées par Kiev de « garanties de danger pour le continent européen ».

« Ce n’est pas à eux de décider », a rétorqué jeudi Mark Rutte au nom de l’Otan, dont il est le secrétaire général.

Donald Trump avait promis, au cours d’une réunion avec six dirigeants européens le 18 août à Washington que les États-Unis apporteraient des garanties de sécurité, sans préciser lesquelles. Ce « filet de sécurité » américain, ou « backstop » en anglais, pourrait prendre différentes formes – renseignement, soutien logistique, communications –, le président américain ayant exclu l’envoi par les États-Unis de troupes au sol.