Après sept mois de tractations, le député Thomas Cazenave est parvenu à convaincre la conseillère municipale et Alexandra Siarri de le soutenir dans sa campagne municipale. Une première alliance pour enclencher une dynamique de rassemblement au sein de l’opposition, toujours divisée.

Il aura fallu 7 mois de tractations en coulisses après le décès brutal de Nicolas Florian et de nombreuses confrontations à «la réalité du terrain» pour que l’opposition bordelaise commence à se mettre en ordre de bataille. Alexandra Siarri, proche d’Alain Juppé et bras droit de l’ombre de Nicolas Florian, renonce à sa candidature ce mardi pour s’allier à Thomas Cazenave. Les équipes du député et de la conseillère municipale ont fusionné pour «espérer une victoire» face à l’écologiste et maire sortant Pierre Hurmic. Une décision «mûrement réfléchie» selon la quinquagénaire qui se veut «lucide» et mue par une volonté de «privilégier l’intérêt général». «Quand Nicolas (Florian, NDLR) est mort, j’ai eu besoin d’aller sur le terrain. Le message des Bordelais est clair : “Unissez-vous.”», explique Alexandra Siarri.

L’élue a choisi de se ranger derrière Thomas Cazenave plutôt que Nathalie Delattre en raison de leur «facilité à discuter sur les plans politiques et personnels». «Il est clair que Thomas Cazenave est candidat. Je pars derrière lui, en cohérence avec mes valeurs et le changement que je veux voir pour Bordeaux», assume ainsi Alexandra Siarri. Celle qui estime que «le pouvoir d’agir passe aussi par la capacité d’influence» retrouve ainsi le rôle qu’elle tenait auprès d’Alain Juppé, puis de Nicolas Florian. La rédaction du programme commun des deux conseillers municipaux est en cours.


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Le «début» du rassemblement ?

Pour le député Thomas Cazenave, cette alliance avec Alexandra Siarri n’est qu’«un début» avant les déclarations officielles de candidatures, en janvier prochain. «Ce n’est pas une décision improvisée. C’était le souhait et la promesse que nous avions préparé avec Nicolas Florian. Cela permet de rentrer dans la campagne, de démarrer sur des bonnes bases et d’accroître notre maillage des quartiers», indique ainsi l’ex-ministre des Comptes publics. Le quadragénaire, qui n’entend pas s’arrêter là, espère désormais rassembler derrière lui le clan de la ministre Nathalie Delattre et le conseiller municipal Pierre-De-Gaétan Njikam. «Cette alliance avec Alexandra Siarri ne doit pas s’arrêter là, elle amorce la dynamique de rassemblement. Le dialogue est ouvert et maintenu avec les autres forces de la droite en présence», insiste-t-il.

Mais la bataille n’est pas gagnée. À 59 ans, après plusieurs campagnes municipales dans l’ombre pour soutenir Alain Juppé puis Nicolas Florian, Pierre-De-Gaétan Njikam a le profond désir de se confronter aux urnes en son nom propre. Le conseiller municipal, qui a quitté le groupe Bordeaux Ensemble en février, espère obtenir l’investiture de son parti de toujours : Les Républicains. «Déterminé» à aller jusqu’au bout, il ne s’interdit rien pour autant. «Si leur nouveau programme s’aligne avec mon travail et que cette volonté d’union globale s’accorde avec la vision de ma famille politique, je reste ouvert à la discussion», modère ainsi l’homme politique.

En parallèle, la sénatrice Nathalie Delattre réunit déjà dans ses rangs des élus locaux du Modem, de LR, de l’UDI, du Nouveau centre et de l’alliance centriste. Elle enjoint donc Thomas Cazenave à la rejoindre au plus vite pour élaborer un programme commun. «L’union que je représente propose que nous commencions à travailler ensemble maintenant, quitte à définir plus tard qui sera de nous la tête de liste. Nous avons un socle commun et nous devons aller de l’avant», estime ainsi la ministre. Une proposition pour l’heure toujours en suspens. «Pierre Hurmic va faire une campagne éclair, mais nous ne pouvons pas nous le permettre», pointe Nathalie Delattre au soir d’une rentrée politique qui démarre sur les chapeaux de roues.