Le vice-président américain J.D. Vance a été reçu samedi 19 avril 2025 au Vatican lors d’un entretien qui a abordé l’épineuse question des réfugiés, deux mois après de vives critiques du chef de l’Église catholique contre la politique migratoire de l’administration Trump. Les deux parties avaient maintenu le flou sur une possible rencontre samedi entre J.D. Vance et le pape de 88 ans. Celle-ci n’a pas été évoquée. JD Vance, converti au catholicisme à 35 ans, pourrait rencontrer le pape François dimanche en marge de la messe de Pâques bien que sa présence n’ait pas été officiellement confirmée.
Affaibli après une grave pneumonie et malgré sa convalescence, le pape avait reçu le roi Charles III début avril et est apparu plusieurs fois en public ces derniers jours. Fervent catholique, J.D. Vance s’est entretenu pendant plus d’une heure au palais apostolique avec le cardinal italien Pietro Parolin, Secrétaire d’État et numéro du Saint-Siège, ainsi que Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les relations avec les États.
« Protéger le droit à la liberté » de culte
L’entretien « cordial » a abordé « la situation internationale, en particulier dans les pays marqués par la guerre, les tensions politiques et des situations humanitaires difficiles, avec une attention particulière portée aux migrants, aux réfugiés, aux prisonniers », a indiqué le Vatican dans un communiqué.
En février, le pape François s’était attiré les foudres de la Maison-Blanche en condamnant, dans une lettre aux évêques américains, les expulsions massives de migrants voulues par Donald Trump, qualifiées de « crise majeure ». « Ce qui est construit sur le fondement de la force, et non sur la vérité de la dignité égale de tout être humain, commence mal et finira mal », avait-il prévenu, alors que J.D. Vance entend faire de son pays une forteresse aux valeurs conservatrices en limitant drastiquement l’immigration.
Samedi, « les deux parties […] ont renouvelé leur engagement commun à protéger le droit à la liberté religieuse et de conscience », selon le Vatican. Un thème abordé à Munich en février par le vice-président américain, qui avait dénoncé le « recul » de la « liberté d’expression » sur le Vieux continent, notamment concernant l’opposition à l’avortement, suscitant la colère de plusieurs dirigeants européens.
J.D. Vance est proche de la frange conservatrice de l’Église américaine, très critique envers le pape argentin pour ses positions sur les migrants, les fidèles LGBTI+ ou certaines questions de justice sociale. « Les deux parties ont exprimé le souhait d’une collaboration sereine entre l’État et l’Église catholique aux États-Unis, dont le service précieux envers les personnes les plus vulnérables a été reconnu », a indiqué le Vatican.