L’actrice Leïla Bekhti, l’animateur Cyril Hanouna, le chanteur Patrick Bruel… Toutes et tous ont été floués par un homme prénommé Mohamed A., condamné mercredi à un an de prison par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir usurpé l’identité de stars ou de sportifs célèbres. De cette escroquerie, il n’a obtenu que deux places pour un show de Beyoncé au Stade de France.

Pendant des mois, ce quinquagénaire s’est fait passer auprès de plusieurs personnalités pour l’acteur Tahar Rahim ou pour le footballeur Riyad Mahrez. Un « préjudice psychologique » a été mis en avant par le procureur dans son réquisitoire.

Tantôt acteur, tantôt sportif

L’affaire est partie du dépôt de plainte, en juillet 2024, de Tahar Rahim pour usurpation d’identité. Peu de temps avant, l’acteur s’était vu demander par Patrick Bruel « si son problème en Algérie était résolu », et comprenait alors que le chanteur discutait depuis un an avec un faux Tahar Rahim. Et ce n’était pas le seul.

Comme le rapporte Libération, Cyril Hanouna aussi avait été en relation avec cet escroc. En juin 2023, l’animateur avait informé l’acteur avoir reçu un SMS à son nom, lui demandant de participer à son émission. Détail surprenant, Tahar Rahim – le vrai –, avait alors reconnu le numéro de l’international de foot Riyad Mahrez. Mais vous le voyez venir ? En réalité, il ne s’agissait pas du tout du sportif algérien.

C’est une autre fausse identité que Mohamed A. a endossé pendant plusieurs mois, en particulier auprès de Leïla Bekhti, la compagne de Tahar Rahim. Par messages, il lui demandait notamment des places pour des événements comme la cérémonie des César ou encore pour le concert de Queen B – qu’il a donc obtenu. L’avocate de Riyad Mahrez a souligné le « préjudice réputationnel » concernant son client.

En parallèle, le faux sportif a aussi sollicité le directeur de l’Office français de l’immigration et de l’intégration pour accélérer la demande de titre de séjour d’un ami. Selon Libération, Mohamed A. devra verser 5.000 euros à Riyad Mahrez, dont 2.000 au titre de préjudice moral.

« Passer le temps » et se « faire un statut »

Mais qui se cache derrière cet usurpateur d’identité ? Absent à l’audience mercredi, le prévenu âgé de 50 ans travaille actuellement comme manager de McDonald’s, précise l’AFP. Il est par ailleurs sous bracelet électronique dans le cadre d’une autre condamnation. Son casier judiciaire compte plusieurs condamnations, notamment pour faux ou escroquerie depuis 2006.

Il a été décrit par sa famille lors de l’enquête sociale comme « un enfant de 50 ans » qui « passe son temps à mentir ». En garde à vue, Mohamed A. avait reconnu les faits et expliqué agir ainsi pour « passer le temps » et se « faire un statut ». Libération ajoute un autre témoignage, celui d’Olympe Lahoud, conseil du quinquagénaire : « L’enquête psychiatrique n’a pas révélé grand-chose mais dans sa personnalité il y a la question d’un trouble qui se pose ».

Notre rubrique Justice

Parmi les quelque 1.200 contacts retrouvés par les enquêteurs dans le téléphone de Mohamed A., près de 300 numéros appartenaient à des célébrités qu’il ne connaissait pas.

A la peine de 12 mois d’emprisonnement aménageable pour usurpation d’identité et escroquerie, Mohamed A. a été condamné à une obligation de soin, précise le quotidien. De surcroît, il a interdiction de contacter Tahar Rahim, Riyad Mahrez, Leïla Bekhti, Patrick Bruel et Cyril Hanouna.