Le choix de Donald Trump pour siéger à la Réserve fédérale a fait vivement réagir jeudi au Sénat. Stephen Miran, pressenti pour intégrer le conseil des gouverneurs de la Fed, a dû défendre son indépendance face à une opposition démocrate qui le soupçonne de vouloir plier la banque centrale aux intérêts du président.
Soutien affiché de la politique économique de Donald Trump, Stephen Miran dirige actuellement le comité des conseillers économiques (CEA) de la Maison-Blanche. Il a été désigné pour remplacer Adriana Kugler, nommée par Joe Biden, qui a quitté son poste début août. Une confirmation rapide lui permettrait de voter sur les taux d’intérêt dès la réunion des 16 et 17 septembre.
« Je suis très indépendant d’esprit »
Face aux sénateurs, Stephen Miran s’est montré catégorique : « Si je suis confirmé à la Réserve fédérale, j’agirai de manière indépendante en fonction de ma propre analyse de l’économie, des données économiques », a-t-il déclaré, assurant que « l’indépendance de l’institution est essentielle ». Mais cette déclaration n’a pas suffi à convaincre les élus démocrates.
La sénatrice Elizabeth Warren lui a reproché d’avoir « soutenu toutes les initiatives inconsidérées » de l’exécutif. Quant au sénateur Ruben Gallego, il s’est inquiété que Stephen Miran ne prévoie pas de démissionner du CEA, mais seulement de prendre un congé sans solde : « Je pense que c’est extrêmement dangereux », a-t-il averti. Interrogé par le sénateur républicain John Kennedy : « Etes-vous une marionnette de Donald Trump ? », Stephen Miran a répondu : « Pas du tout, je suis très indépendant d’esprit. » Il s’est également engagé à « ignorer la rhétorique de tous les politiciens ».
Une stratégie républicaine pour remodeler la Fed ?
Depuis plusieurs semaines, les démocrates accusent Donald Trump de vouloir installer des gouverneurs « aux ordres », qui favoriseraient des baisses de taux malgré une inflation toujours élevée. Le contrôle de la Fed est un enjeu stratégique pour le président, qui critique régulièrement la politique monétaire actuelle.
Un autre front s’est aussi ouvert autour de la gouverneure Lisa Cook, que Donald Trump veut révoquer pour avoir, selon lui, menti afin d’obtenir des prêts immobiliers à taux préférentiels. Elle conteste vigoureusement ces accusations et a saisi la justice pour conserver son poste. D’après le Wall Street Journal, une enquête a été ouverte par le ministère de la Justice sur ces prêts. Donald Trump estime que « la simple suspicion d’une mauvaise conduite » suffit à justifier son départ.