Par
Brian Le Goff
Publié le
4 sept. 2025 à 16h41
La ligne B du métro à Rennes est-elle maudite ? Après des années de retard, cette seconde ligne avait ouvert le 20 septembre 2022. Mais, après un an et trois mois d’exploitation, la casse d’une pièce et l’incendie qui a suivi l’avait forcée à l’arrêt pendant environ un mois entre novembre et décembre 2023. Le 3 janvier 2024, moins de deux semaines après sa remise en service, un nouvel incident allait entraîner un second arrêt de la ligne, cette fois-ci, pour près de six mois.
Les rames du Cityval, nouvelle génération de métro du constructeur Siemens déployé dans la capitale bretonne, ont repris leur circulation le 21 juin 2024. Depuis, aucune panne majeure n’a été signalée. Pour autant, la ligne B continue de tomber en panne régulièrement pour une durée d’une à deux heures en moyenne.
Entre 2 et 5 pannes par mois en moyenne
Lors d’une conférence de presse il y a quelques jours, Ronan Kerloc’h, directeur général, est revenu sur les problèmes persistants.
Dans les faits, actu Rennes avait informé sur diverses pannes, depuis un an : lundi 14 octobre 2024, mercredi 16 octobre, lundi 4 novembre, vendredi 22 novembre, vendredi 24 janvier 2025, samedi 29 mars, vendredi 2 mai, lundi 28 juillet, lundi 1ᵉʳ septembre… Cette liste n’est bien évidemment pas exhaustive.
Parmi tous ces arrêts, celui qui revient le plus concerne l’usure prématurée de l’élastomère au niveau du galet de guidage. Une pièce essentielle qui permet de réduire le bruit et les vibrations. Un problème connu maintenant depuis les débuts de la marche à blanc du métro – il était même à l’origine du décalage de la toute première mise en service publique en 2022.
70 % des arrêts de la ligne sont liés à ce problème. Ce qui représente entre 2 et 5 pannes par mois en moyenne. Si l’on s’affranchit des problèmes rencontrés et connus, on a taux de disponibilité de 99,8 %.
Ronan Kerloc’h
Directeur général de Keolis Rennes
Pour le patron du réseau Star, « la bonne nouvelle », c’est que le problème est identifié. « Il est ennuyant en termes d’exploitation, mais on est au travail. Il y a plusieurs solutions en cours de test et, dans quelques mois, on sera sorti de ce problème-là », assure-t-il.
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Une nouvelle consigne en cas de panne
En attendant, Ronan Kerloc’h a annoncé qu’une nouvelle consigne dans ces cas-là avait été mise en place : « Quand il s’agit d’un problème avec le galet de guidage, la rame va à très faible allure jusqu’à la prochaine station et libèrent les usagers. Ça permet de gagner 15 minutes d’intervention en moyenne. »
Les autres raisons des pannes sont souvent liées à des défauts d’alimentation électrique ou de communication entre les rames et le PC métro.
Pour l’axe pivot, toujours un plan de maintenance accentué
Enfin, en ce qui concerne la pièce, l’axe pivot, qui avait cassé et engendré la panne de plusieurs mois de la ligne B, Ronan Kerloc’h dévoile que sa surveillance renforcée se poursuit.
À l’époque, on avait été autorisé à reprendre grâce à un plan de maintenance accentué. Au lieu d’attendre 450 000 km pour vérifier chaque pièce, on la vérifie à 150 000 km. Et on continue à constater une usure plus rapide que ce qui devait être.
Ronan Kerloc’h
Directeur général de Keolis Rennes
Pour l’heure, seuls des tests sur le couple de serrage de cet axe pivot sont en cours, selon les explication du directeur général de Keolis.
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