Ex-policier de la brigade des mineurs de Marseille, Julien Palisca a été condamné ce jeudi à 15 ans de prison pour le viol de deux enfants. Des faits qui s’étaient produits à Manille (Philippines). Il a également été condamné par la cour criminelle des Bouches-du-Rhône pour la détention de milliers de fichiers pédopornographiques. Sa peine est assortie d’une période de sûreté de 10 ans, d’un suivi sociojudiciaire de 10 ans avec obligation de soins et d’une interdiction d’exercer en tant que policier ou de faire tout métier ou action bénévole au contact de mineurs.

Qui est vraiment Julien Palisca ? « Un Dr Jekyll décrit par ses collègues comme solaire », a évoqué l’avocate générale Sylvaine Schumacher. Et « sa face cachée de Mister Hyde qui a dupé beaucoup de monde jusqu’à ce que son collègue ne démasque l’imposteur ».

« Son passé d’enfant abusé l’a poursuivi toute sa vie »

« Vous plaidez coupable quand on vous colle l’évidence sous les yeux », a lancé Joanny Moulin, avocat de l’association d’Enfance et Partage. De son côté, Baptiste Bellet, avocat de la Fondation pour l’Enfance a déploré que ses explications restent très maigres, résumant sa posture à un : « Je plaide coupable. Condamnez-moi lourdement. J’irai consulter des psychiatres mais laissez-moi tranquille ! »

La carapace de cet homme de 46 ans s’est tout juste fendillée au cours des quatre jours d’audience même face aux dépositions, à 11.000 km de là, des deux frères âgés de 11 et 15 ans qu’il avait violés et agressés sexuellement en septembre 2018 à Manille. Sa reconnaissance des faits a été bien en deçà du récit fait par les deux victimes entendues en visio conférence et auprès de qui il s’est excusé.

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Justine Boyadjian, l’avocate de l’accusé, a tenté d’adoucir ce portrait, rappelant que « son passé d’enfant abusé l’a poursuivi toute sa vie ». Durant l’audience, elle avait souligné qu’en dépit des alertes et même lorsque l’enquête avait débuté, l’ex-policier n’avait pas effacé les milliers de fichiers pédopornographiques de ses téléphones ni les notes très compromettantes rédigées à Manille, faisant le récit des viols des deux victimes. Auparavant, le mis en cause avait évoqué « un besoin de soins » : « à la maison d’arrêt, je suis pris en charge. En liberté, je ne suis pas sûr tant que j’aurais pas mis en place un suivi. »