De plus en plus d’élèves, du collège de Pignan mais aussi des écoles de Cournonterral et Murviel-lès-Montpellier, ont des notifications de handicap, exigeant un accompagnement. Les personnels en charge de ces missions dénoncent leur faible effectif en regard des besoins.
Parce que le président du conseil départemental de l’Hérault, Kléber Mesquida, se rendait ce jeudi matin dans le collège Marie-Curie de Pignan, les AESH, ou personnels en charge de l’accompagnement des élèves en situation de handicap ont voulu témoigner de leur inquiétude. Avec le patron du Département de l’Hérault, le représentant de l’Éducation nationale, le directeur académique adjoint Sandy-David Noisette, était du déplacement, et c’est bien du ministère que dépendent ces personnels.
53 élèves ayant besoin d’un suivi
Ces assistants assimilés fonctionnaires, mais sans les avantages de la fonction publique, demeurent dans une certaine précarité. Toutefois, c’est le manque d’effectifs qui a fait réagir les personnels du collège de Pignan, mais aussi des écoles de Cournonterral et de Murviel, membre de ce réseau appelé PIAL, pour Pôle inclusif d’accompagnement localisé. « Le collège de Pignan compte 900 élèves, dont 53 ont reçu une notification de la Maison départementale du Handicap, résume Kino Passevant, AESH depuis dix ans. On reconnaît donc à ces 53 élèves le droit à un accompagnement, soit individualisé, soit mutualisé. Pour y répondre, nous sommes 13 AESH, ce qui signifie que nous ne pourrons assurer pour certains qu’un accompagnement de deux heures par semaine ! Deux heures, ça ne sert à rien, on fait de la garderie. Il y a cinq ans, on parvenait à accompagner un élève durant douze heures. Nos effectifs n’augmentent pas quand le nombre d’enfants ayant besoin de notre présence explose. » L’Éducation nationale a l’obligation de répondre à la demande d’accompagnement pour un enfant exigeant un suivi individualisé, d’où le sentiment que les autres, les « mutualisés », sont sacrifiés.
« Il faudrait que je prenne ma retraite à 72 ans »
Pour Christelle Bompard, AESH à l’école de Murviel, c’est « impossible de proposer un bon suivi quand on a quatre enfants en même temps dans la même classe ! Ils n’ont pas le même handicap et vous ne pouvez pas écrire pour l’un, expliquer à l’autre, aider le troisième… Comment faire ? » Christelle dénonce aussi la faible rémunération « Dix ans que je suis en poste pour 20 heures hebdomadaires, quatre ans que je demande en vain à passer à 24 heures, bref à travailler plus. Je gagne 880 €. À ce rythme, il faudrait que je prenne ma retraite à 72 ans… »
« Ce sont les invisibles de l’Éducation Nationale », déplore Chadia Boussissi, l’assistante sociale du collège qui confirme la hausse du nombre d’élèves ayant besoin de ces suivis. La rencontre avec le directeur académique adjoint n’a toutefois pas débouché sur beaucoup d’espoir. Rien dans le semestre à venir, les budgets étant bouclés, quant à 2026, une éventuelle évolution d’effectifs ne concernera pas forcément le réseau autour de Pignan, d’autres secteurs de l’Hérault étant aussi en crise.
Un collège en extension
L’établissement dirigé par Stéphane Finet depuis cinq ans ne cesse de voir ses effectifs croître : ils sont 900 à être rentrés cette semaine, dans 33 classes, ils atteindront le millier l’an prochain ou en 2027. D’où une première phase de travaux pour agrandir le restaurant scolaire et réaménager des classes (pour 300 000 €) avant un gros chantier l’été prochain et le suivant qui verra, cette fois, le Département programmer une construction, entre les bâtiments existants, avec un coût global de 4, 5 M€.