On croyait l’affaire entendue : depuis des mois, Freida McFadden tenait la première place des ventes, en plus d’un contrat d’un blockbuster hollywoodien. Son héroïne, femme de ménage dans une villa pleine de secret, avait balayé toute concurrence, propulsant son autrice au rang de phénomène mondial. Près de deux millions d’exemplaires vendus en France pour une trilogie haletante : rarement un roman étranger aura connu une telle adhésion. Le scénario semblait écrit d’avance : aucun rival à l’horizon. Et pourtant.

Car voilà, une autre plume, tout sauf inattendue, est venue bouleverser l’ordre établi. Une habituée des rentrées littéraires, qui depuis plus de trente ans publie à la même cadence que d’autres respirent. C’est bien Amélie Nothomb, auteure belge, qui signe ainsi son retour triomphal. Son dernier roman, « Tant mieux », s’est écoulé à 15 000 exemplaires en quelques jours, suffisant pour la hisser en tête du classement.

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Amélie Nothomb à coeur ouvert dans son nouvel ouvrage

Après avoir rendu hommage à son père (« Premier sang ») et à son enfance (« Psychopompe »), elle se tourne cette fois vers sa mère, Adrienne, enfant confiée à sa grand-mère dans la Belgique en guerre. Un récit intime, sobre et pudique, porté par ce mantra : « Tant mieux ». Sorti le 20 août, le livre s’inscrit dans la veine autobiographique. mais toujours en rivalité avec les comptes de lectures et les comptes littéraires des réseaux sociaux, qui ont contribué au raz-de-marée mondial, signé McFadden.

Ce duel en dit long sur le paysage littéraire. Avec d’un côté, Freida McFadden qui incarne la fulgurance contemporaine : une médecin devenue romancière star, portée par les réseaux sociaux et l’appétit du public pour les intrigues psychologiques addictives. De l’autre, Amélie Nothomb, elle, illustre la fidélité et la constance : trente-quatre romans en trente-trois ans, des ventes toujours solides, une place immuable dans les palmarès de la rentrée littéraire, à chaque rentrée. À chacune sa mécanique, à chacune sa manière de tenir son rang et ses lignes.

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