« Arte n’a jamais été plus vu, partagé, regardé qu’aujourd’hui. » Bruno Patino, le président d’Arte France, a le sourire en cette rentrée. Il faut dire que chaîne numéro sept de la TNT se porte bien : depuis le début l’année ses audiences sont à un « niveau historique » (3,1 % de part d’audience, +7 % en cinq ans) et la marque cartonne sur le numérique. Au premier semestre, ses vidéos ont été vues 1,54 milliard de fois, soit le double d’il y a cinq ans.

La recette du succès d’Arte ? «  Une offre qui ne ressemble à aucune autre », soutient Bruno Patino. Et le président d’Arte France de citer les plus grandes réussites de l’an dernier (le documentaire sur DJ Mehdi, la série d’animation Samuel etc.), ainsi que les nombreuses créations primées.

The Deal et Etty : deux créations remarquées

Pour sa saison 2025-2026, Arte vise encore plus grand et compte s’imposer comme « une véritable plateforme européenne », indique Heike Hempel, la présidente du groupe, qui travaille avec 12 chaînes partenaires à travers le continent. Un « instrument de soft power » qui a été loué par le tandem franco-allemand, lors d’un conseil des ministres commun, en plein bouleversement du monde.

La programmation « fictions » de la chaîne sera d’ailleurs une « chambre d’écho ou d’anticipation » de l’actualité, souligne Boris Razon, le directeur éditorial d’Arte France. Parmi les temps forts : la diffusion des séries The Deal (en octobre) et Etty (en 2026). La première, remarquée au festival Séries Mania, est un huis clos qui se déroule à Genève en 2015, au moment des négociations sur le nucléaire iranien, et nous plonge dans l’intimité des participants. La seconde, sélectionnée à la Mostra de Venise, raconte l’histoire vraie d’Etty Hillesum, une juive qui s’est fait volontairement interner, mais l’inscrit dans un monde contemporain. Elle a été réalisée par Hagai Levi, l’homme derrière En thérapie.

Parler des conflits autrement

Une large couverture sera accordée aux conflits qui secouent la planète. Dans Le Dessous des Cartes – qui se décline désormais sur Twitch et atteindra bientôt le million d’abonnés sur YouTube –, mais pas seulement. Le conflit israélo-palestinien fera l’objet de nombreux documentaires (Israël et les Palestiniens, Tsahal, Dans Gaza, etc.), tout comme la guerre en Ukraine. Mention spéciale à Cuba & Alaska (en 2026), deux amies ukrainiennes qui se battent en première ligne, avec des armes mais aussi leur humour.

Trump contre la loi (2026), L’Amérique en guerre contre ses femmes (2026)… Plusieurs documentaires donneront à voir la montée du populisme aux États-Unis. Dans High School Radical (en novembre sur arte.tv), Max, un jeune journaliste, partira à la recherche de ses anciens copains américains, qui ont bien changé depuis son année à l’étranger.

Les Groos adapté en série

Arte mettra aussi l’accent sur l’intime. À travers des séries sur l’amour et le désir, d’abord, comme Infidèles (ou Faithless, en cours de diffusion), Los años nuevos (en novembre) et Les saisons (en décembre). Mais aussi via des documentaires sur les évolutions de notre société – Paternité, une métamorphose décryptée (en octobre), Inceste, le combat d’une vie (en 2026), Transition de genre, accompagner son enfant (en octobre), etc.

Parmi les autres documentaires que l’on attend avec impatience : L’empire LVHM (en 2026), Les dernières heures du Titanic (en 2026) et Homo plasticus (en novembre), une enquête sur l’invasion de microplastiques. Côté séries, on a hâte de découvrir l’adaptation des Groos en série (en 2026), ces sketchs qui ont déjà trouvé leur public sur TikTok et Instagram.

Et c’est sans parler de l’offre culturelle de la chaîne, qui proposera de nombreuses retransmissions de spectacles au cours de l’année (Zaho de Sagazan, Gaël Faye, etc.), mais aussi des cycles consacrés à de célèbres réalisateurs (Anne Fontaine, Claude Chabrol, Michel Piccoli, etc.).