La Cnil a infligé des sanctions à Google et Shein pour non-respect des règles sur les données personnelles. Aux États-Unis, Google doit verser 425 millions de dollars pour collecte frauduleuse de données.
Les services de Google et Shein, utilisés par plusieurs dizaines de millions de Français, ont reçu les deux amendes les plus importantes jamais prononcées par la Cnil, après celle de 150 millions d’euros infligée à Google en 2022 pour cookies.
Google a été sanctionné à hauteur de 325 millions d’euros pour manquements en matière de publicité, tandis que Shein devra payer 150 millions d’euros.
Le géant asiatique du prêt-à-porter discount a annoncé à l’AFP qu’il formerait un recours devant le Conseil d’État et la Cour de justice de l’UE, qualifiant l’amende de « totalement disproportionnée » au regard des griefs et de sa « conformité actuelle » à la législation, et imputant cette sévérité à « des considérations politiques ».
Google est quant à lui visé pour la troisième fois par une sanction de la Cnil en matière de cookies. Dans l’un de ses communiqués publiés mercredi, l’autorité souligne la « négligence » du groupe, frappé en 2020 par une amende de 100 millions d’euros, puis en 2021 par une nouvelle contravention de 150 millions d’euros.
Mais le montant de la nouvelle sanction décidée contre le mastodonte américain — toutefois inférieur à l’amende de 525 millions d’euros requise — est aussi justifiée par le nombre d’utilisateurs concernés, et la pluralité des manquements.
Google sanctionnée aux USA
Google a été condamné mercredi aux États-Unis à verser 425,7 millions de dollars de dommages à près de 100 millions d’utilisateurs pour atteinte à leur vie privée, selon la décision d’un jury d’une cour fédérale de San Francisco confirmée par le géant américain.
L’affaire découle d’un recours collectif déposé en juillet 2020.
Les plaignants, dont environ 98 millions ont été reconnus par le tribunal, avaient désactivé le paramètre « Activité sur le web et les applications » et un autre sous-paramètre de suivi. Ils refusaient ainsi la collecte des données issues de leur utilisation de services répandue du géant du web, comme le navigateur Chrome, Google Maps ou Google Actualités.
« Les promesses et garanties de Google en matière de confidentialité sont des mensonges éhontés », ont déclaré les avocats des plaignants lors du procès.
« Cette décision méconnaît le fonctionnement de nos produits, et nous allons faire appel », a déclaré José Castaneda, porte-parole de Google, joint par l’AFP.
« Nos outils de confidentialité permettent aux utilisateurs de contrôler leurs données, et lorsqu’ils désactivent la personnalisation, nous respectons leur choix », a-t-il ajouté.
Le groupe fait valoir que les données collectées après la désactivation du paramètre de suivi ne permettent pas d’identifier les utilisateurs.
La filiale d’Alphabet est de longue date sous pression pour trouver un équilibre entre sa diffusion de publicités lucratives, au cœur de son succès financier, et la protection de la vie privée des utilisateurs.
Le géant de la Silicon Valley s’efforce ainsi de remplacer les témoins, ces petits fichiers qui permettent de suivre l’activité en ligne et de mieux cibler les publicités, par un mécanisme moins intrusif, mais tout aussi efficace.