La mobilisation s’organise depuis déjà plusieurs semaines en Loire-Atlantique et en Vendée, en vue de la journée de blocage du 10 septembre. Nous avons déjà pu identifier une dizaine de points de rassemblement, à Nantes, Saint-Nazaire et dans le Vignoble nantais.
Que va-t-il se passer, mercredi 10 septembre, en Loire-Atlantique et en Vendée ? Dans quelle mesure le mouvement « Bloquons tout », lancé après les annonces du Premier ministre, François Bayrou, sur les 44 milliards d’économies du budget 2026, sera-t-il suivi dans nos deux départements ? Il est encore un peu tôt pour le dire avec certitude, d’autant que des assemblées générales sont encore prévues ce week-end, pour organiser les actions. Des opérations de tractage doivent aussi avoir lieu pour amplifier la mobilisation. On commence tout de même à voir ce qui se dessine, en particulier pour Nantes et Saint-Nazaire.
Blocage du pont de Cheviré à Nantes
Les autorités s’attendent à une mobilisation particulièrement forte à Nantes avec le blocage, dès 6h du matin, du périphérique et du très symbolique pont de Cheviré, qui permet de franchir la Loire, comme l’avaient fait les agriculteurs en janvier 2024, mais aussi des entrées nord et est de la ville, au niveau du Cardo à Orvault et de la Prairie de Mauves, quartier Malakoff. C’est ce qui est annoncé, notamment avec une carte taguée sous le pont en face du CHU. S’y ajoute un rassemblement prévu tout récemment à Bouguenais, au niveau du rond-point juste avant Trentemoult quand on arrive de la route de Pornic.
À Saint-Nazaire, le rendez-vous est donné au niveau de la zone commerciale de Trignac, en arrivant par la 2×2 voies depuis Nantes, avec l’idée de mobiliser à cet endroit des participants qui viendraient de la presqu’île Guérandaise pour concentrer les forces.
Des rassemblements aussi à Blain, Ancenis, Clisson et Vallet ?
En Loire-Atlantique, des rassemblements sont aussi annoncés à Blain au rond-point de l’écluse, à Ancenis, au rond-point de Terrena, à Clisson, au niveau de la zone commerciale en arrivant de Vallet. Vallet où le rendez-vous a été fixé sur l’aire de covoiturage à l’entrée de la 2×2 voies entre Nantes et Cholet, où sont longtemps restés les Gilets jaunes lors de leur mouvement en 2017.
C’est pour l’instant beaucoup plus flou en Vendée. Seule La Roche-sur-Yon est évoquée pour l’instant, avec un modus operandi à déterminer.
Dès lundi, des « pots de départ » de François Bayrou
Voilà pour la journée de mercredi qui sera précédée, dès ce lundi soir, de nombreux rassemblements devant les mairies à l’issue du vote de confiance à l’Assemblée nationale et baptisés « Pot de départ de François Bayrou ». Des rendez-vous sont déjà annoncés à Nantes, Saint-Nazaire, Rezé, Ancenis, Pornic ou encore Paimbœuf.
Comme ici sur l’île de Nantes, les appels au blocage se multiplient. © Radio France – Marion FersingQui sont les organisateurs de la mobilisation
Mais qui sont ceux qui organisent cette mobilisation ? Pour Nantes et Saint-Nazaire, on voit bien la patte de la gauche et de l’ultra-gauche dans l’organisation qui se met en place via la messagerie cryptée Telegram. Aussi bien dans la couleur des tracts qui ont été imprimés ces derniers jours – où le rouge domine – que dans les termes qui sont employés. Plutôt que « blocage », le rassemblement au niveau du Cardo, à Orvault, a été baptisé « Fête de l’Huma » du Cardo, en référence au quotidien communiste. Parmi les plus actifs sur cette messagerie cryptée – et qui donnent clairement leur identité, parce qu’il y a beaucoup de pseudos – on retrouve aussi des militants de la France Insoumise, anciens élus ou candidats aux élections législatives.
Les syndicats sont là, eux aussi. Force Ouvrière appelle à rejoindre les points de blocage, tout comme Sud rail. La CGT annonce de son côté une opération de tractage au niveau de l’aéroport de Nantes et plusieurs rassemblements à Nantes et Saint-Nazaire. La CGT a aussi déposé un préavis de grève pour le 10. Les actions sont également relayées par un collectif très actif, au moment des violentes manifestations contre la loi travail en 2016. D’ailleurs, les forces de l’ordre craignent qu’il y ait de la casse à Nantes. Dans le quartier Pont-Rousseau, à Rezé, ce n’est pas un blocage qui est annoncé pour le 10 septembre, mais une « émeute ».
Il y a aussi des initiatives plus individuelles comme, à Rezé, l’épicerie Biocoop qui annonce qu’elle sera fermée, mercredi, pour rejoindre le mouvement.
À Rezé, la Biocoop annonce être fermée, le 10 septembre, pour « rejoindre le mouvement ». © Radio France – Anne Bertrand