Ce 4 septembre, Pierre Hurmic le maire de Bordeaux a, lui aussi, fait sa rentrée. Un discours très politique qui revêt des airs de bilans de fin de mandat dans un contexte d’instabilité politique nationale et de préparation des élections municipales, en mars 2026.

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Le 10 septembre, Pierre Hurmic l’assure, il sera “au travail, à l’Hôtel de ville, parce que la vie municipale ne s’arrête pas”. Le mouvement de blocage, lancé par le collectif des Essentiels, se tiendra aussi à Bordeaux, même si, pour l’heure, son organisation reste nébuleuse.

“J’espère que cela se passera le mieux possible, sans débordement. Je ne suis pas un maire hors sol, bunkerisé dans son hôtel de ville. Je serai à l’écoute des colères, c’est ce qui avait manqué pendant les gilets jaunes”, envisage Pierre Hurmic, sans s’étendre sur sa vision du mouvement.

Le discours de Pierre Hurmic a laissé entrevoir un bilan de fin de mandat, quelques mois avant les élections municipales.

Le discours de Pierre Hurmic a laissé entrevoir un bilan de fin de mandat, quelques mois avant les élections municipales.

© France 3 Aquitaine

Au-delà de cette date-clé, le mois de septembre, cette année, est résolument politique : vote de confiance à François Bayrou le 8 septembre prochain ou encore la mobilisation syndicale le 18 septembre. Pourtant, Pierre Hurmic vise, lui, une autre date : celles des élections municipales en mars 2026.

Aujourd’hui, si le maire de Bordeaux se refuse à tout commentaire sur une potentielle candidature, il assure que sa “décision est prise”. “Je considère que ce n’est pas le moment opportun, je vous en parlerai au moment où nous lancerons la campagne électorale”, indique le maire de Bordeaux.

Thomas Cazenave a annoncé une alliance politique avec Alexandra Siarri en vue des municipales.

Thomas Cazenave a annoncé une alliance politique avec Alexandra Siarri en vue des municipales.

© France 3 Aquitaine

La bataille semble cependant déjà lancée. Ce mercredi 4 septembre, quelques heures avant son allocution de rentrée, ses opposants politiques Thomas Cazenave, (Renaissance), et l’ancienne adjointe d’Alain Juppé Alexandra Siarri ont annoncé dans les colonnes de Sud-Ouest une alliance politique. “C’est ce qui était attendu. Ils entament une campagne dans laquelle ils n’iront pas jusqu’au bout. Ils organisent leur ralliement, ça ne mérite pas plus de commentaire de ma part”, répond Pierre Hurmic.

“J’appelle depuis plusieurs mois à un grand rassemblement, parce que c’est ce que les Bordelais et Bordelaises nous ont rapporté. Ils ne sont pas d’accord avec Pierre Hurmic mais désunis, ils nous indiquent que nous perdrons”, rapporteThomas Cazenave.

Ils continueront jusqu’au bout à être des ambassadeurs de Paris à Bordeaux. Moi, je préfère être l’ambassadeur de Bordeaux à Paris.

Pierre Hurmic

Maire de Bordeaux

De commentaire, le maire de Bordeaux s’en accordera cependant un, quelques minutes plus tard. “Ces candidats macronistes incarnent un pouvoir symbole d’impuissance totale et de choix hasardeux. Comment ceux qui ont ruiné la France seraient les mieux placés pour gérer la ville de Bordeaux demain ? Je souhaite que cette ville soit le plus loin possible de ce type d’influence », interroge le maire de Bordeaux.

Sans attaquer ses opposants, l’édile bordelais préfère se tourner vers l’échelon national et fustiger “les derniers gouvernements qui se sont montrés inconséquents, avec un vrai déni de responsabilité”. Une manière de “se dérober” selon Thomas Cazenave. “Il veut nationaliser le débat parce qu’il n’est peut-être pas fier de son bilan. Restons sur les besoins des Bordelais. Ce ne doit pas être un sujet partisan”, rétorque le député macroniste.

À ce “chaos politique”, Pierre Hurmic rappelle, armé de chiffres, l’importance de l’échelon municipal. “Dans ce contexte national, les collectivités locales ont un rôle primordial à jouer et des responsabilités particulières à assumer. Plus l’état est défaillant et plus les collectivités doivent agir en première ligne”, assure Pierre Hurmic.

Pierre Hurmic a tenu à rappeler l'importance du maillon municipale dans la politique.

Pierre Hurmic a tenu à rappeler l’importance du maillon municipale dans la politique.

© France 3 Aquitaine

Ce déclin politique, le maire de Bordeaux en a fait d’ailleurs son préambule. “L’été que nous venons de vivre est l’été de tous les dangers. La maison brûle, mais l’humanité persiste à s’entredéchirer. Le bruit de bottes, le fracas des armes ont résonné tout l’été. Les puissants s’affrontent au lieu de se liguer face au péril climatique”, avait entamé le maire de Bordeaux, égrenant les périodes de canicule et les guerres économiques et politiques qui ont émaillé l’été.

Dans ce sombre bilan que dessine le maire de Bordeaux, Bordeaux apparaît à contre-courant. “La France est en panne, et pendant ce temps, Bordeaux rayonne”, avance le maire, évoquant une fréquentation touristique doublée ou encore l’accueil en octobre du 7e forum mondial de l’ESS.

Faux, répond Thomas Cazenave qui dénonce des problèmes de sécurité, de salubrité ou encore sur l’économie. “Je ne me retrouve pas dans ce dessin idyllique. Il y a des dégradations au niveau de l’insécurité, des commerces qui ferment régulièrement dans le centre-ville de bordeaux ou encore les problématiques de déplacements, détaille le député de la majorité. C’est ce qui ressort de notre consultation auprès de 2 000 Bordelais.”

En début de mandat, on annonce, en fin de mandat, on livre.

Pierre Hurmic

Maire de Bordeaux

Le maire décrit ainsi une ville plus verte, grâce à la végétalisation de la ville et de ses places comme l’esplanade Charles de Gaulle à Mériadeck ou le réaménagement des allées de Tourny, les refontes des cours d’écoles ou encore à la multiplication des panneaux solaires sur les toits des bâtiments publics. “Aujourd’hui, 41% du foncier public est autonomie énergétiquement, on était à 30% en 2020”, avance Pierre Hurmic.

Pierre Hurmic a voulu mettre l'accent sur la végétalisation de la ville et des écoles, qui ont permis de lutter notamment contre la canicule.

Pierre Hurmic a voulu mettre l’accent sur la végétalisation de la ville et des écoles, qui ont permis de lutter notamment contre la canicule.

© France 3 Aquitaine

“Tournée vers les enfants”, Bordeaux compte désormais deux nouvelles écoles et trois nouvelles crèches, des cantines Zéro plastique servant à 71% des produits bios, l’accroissement du dispositif “la rue aux enfants”. Trois nouveaux équipements sportifs, dont la piscine Jean Zay à Caudéran, achèvent le plan de réhabilitation des piscines bordelaises.

Les infrastructures sportives ne sont pas les seules à parachever leur remise en beauté. La Flèche Saint-Michel devrait se dévoiler au printemps comme le garage moderne ou encore le musée des arts décoratifs et du design. Plus proche encore de l’édile, la nouvelle porte de la mairie de Bordeaux, brûlée en 2023, sera posée, dans sa nouvelle version, en novembre prochain.