Par
Enzo Legros
Publié le
5 sept. 2025 à 6h04
Sur sa balançoire, Sandrine bascule avec sa fille, bien fixée sur ses genoux. La mère d’une quarantaine d’années habite à quelques pas de l’aire de jeu où elle emmène régulièrement son enfant, au cœur du tout nouveau quartier Guillaumet de Toulouse. Il y a seulement quelques semaines, l’espace de vie sur lequel elle passe du temps avec sa petite ce mercredi 3 septembre, n’existait pas. « Tout était en travaux, et maintenant on est agréablement surpris », témoigne l’habitante. Pourtant, derrière elle, des grues travaillent encore jusqu’à côté de chez elle, à une vingtaine de mètres. Mais en dépit de ce que peuvent laisser croire les apparences, qui se résument à un vaste chantier depuis la vue du métro, cela ne change rien. Pour les habitants, « il fait bon vivre » dans ce nouveau quartier flambant neuf. Reportage.
La vie au milieu des grues
À une minute à pied du passage des voitures sur la très fréquentée avenue Yves Brunaud, elle-même surplombée par le métro, le jardin central reste à l’abri des nuisances. « Les immeubles bloquent le bruit », présument Canelle et Quentin, jeune couple arrivé il y a deux ans, lorsque la toute première résidence sortait de terre.
Canelle et Quentin font partie des premiers habitants du nouveau quartier Guillaumet. (©Enzo Legros/Actu Toulouse)
Au fil du temps, les deux habitants ont vu leur quartier se transformer, et les rassurer. « Au début, ce n’était que du béton avec un tas de gravats haut de deux étages, se souvient Quentin. Notre adresse n’existait pas encore, on ne pouvait pas se faire livrer, on avait l’impression d’être séparé de la ville », ajoute-t-il pour l’anecdote.
Du chantier au « quartier où il fait bon vivre »
Depuis, la place centrale est devenue un jardin, de nouvelles résidences sont arrivées et la vie prend son cours, petit à petit. « C’est franchement un quartier dans lequel il fait bon vivre », s’accordent Canelle et Quentin, avant de reprendre leur balade avec Mochi, leur chien. Cet avis, de très nombreux riverains le partage. Allongés paisiblement sur l’un des bancs de l’aire de jeu, Charles et Cynthia s’offrent un moment de détente avec leurs enfants après une journée remplie par le travail.
« C’était un terrain vague il y a huit mois et c’est maintenant une très bonne surprise », estime Charles. Le couple parental de Toulouse est arrivé en août 2023 et atteste que la vie ne fait qu’y devenir de plus en plus agréable. « Je ne le pensais pas en arrivant, quand on avait des inquiétudes sur ce que ça allait donner, mais maintenant, je conseillerai sans problème ce quartier où il fait bon vivre », avoue le père de famille.
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Plusieurs résidences sont déjà sorties de terre, notamment ici au sud du quartier. (©Enzo Legros/Actu Toulouse)
« Il ne manque plus que les commerces », complète Cynthia. Ces derniers sont particulièrement attendus comme le point d’orgue de la vie de quartier. Ils doivent arriver « début-2026 » selon la mairie. Les emplois sont eux déjà là, avec la toute nouvelle cité administrative en cœur de quartier.
Même au plus près du bruit, l’optimisme demeure
Pour ceux qui ne bénéficient pas de la vue sur le jardin central et doivent composer avec le fait d’être voisin des bâtiments en construction, le quotidien est un petit peu plus pénible… et encore ! Alexis et Julie vivent tous les deux à une dizaine de mètres des deux grues qui se chargent de terminer les derniers bâtis. « Les travaux commencent dès 7h, mais on part travailler la journée, donc c’est comme s’il n’y avait pas de chantier », explique le duo à leur balcon.
Dans la zone encore en travaux, certains habitants sont déjà installés au plus près du bruit, comme ici en arrière-plan. (©Enzo Legros/Actu Toulouse)
Encore plus concerné, Antoine* a la vue sur le pied de la grue depuis le début des travaux dans son appartement.
À gauche, la façade de l’immeuble d’Antoine, qui donne directement sur la grue et les chantiers restants, à droite. (©Enzo Legros/Actu Toulouse)
Évidemment, le bruit est inévitable, mais la qualité des infrastructures déjà accomplies dans le quartier nourrit sa patience. « La piste d’athlétisme (il la pointe du doigt depuis son balcon, NDLR), c’est l’oasis du quartier », formule l’habitant.
La piste d’athlétisme et les terrains sportifs du quartier sont très appréciés par les habitants. (©Enzo Legros/Actu Toulouse)
Alors peu importe le temps que ça prendra, il sait que la qualité de vie est déjà présente dans son quartier.
1250 logements prévus pour 2027
Antoine aura dans quelques mois des dizaines de nouveaux voisins, qui seront installés dans les trois immeubles encore en construction qui l’entourent. Au total, 1 250 logements sont attendus pour 2027 à Guillaumet. « On avait peur que cela devienne comme Borderouge, avec beaucoup de choses assemblées sans connexion, mais pour l’instant il y a tout pour que le climat de vie demeure », pense Charles.
Les dernières résidences se sont déjà élevées, il ne reste plus qu’à les finaliser. (©Enzo Legros/Actu Toulouse)
Les derniers projets qui parachèveront le quartier seront la Halle aux Cheminées et la Soufflerie, deux tiers-lieux. La première est prévue pour 2025, tandis que la seconde est encore dans les starting-blocks. « Ils nous tardent de voir comment ça va évoluer », conclut Sandrine.
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