A ses yeux, il est l’« ingénieur en chef » des « esthètes de la violence qui provoquent, insultent et menacent à tour de bras ». En séminaire devant les préfets, Bruno Retailleau s’en est violemment pris à Jean-Luc Mélenchon, qualifié de « leader maximo des Insoumis ». « Des révolutionnaires aux petits pieds rêvent de grands soirs et pour parvenir à leurs fins, ils utilisent les pires moyens », a évoqué le ministre de l’Intérieur.

Afin d’éviter dans les jours à venir « un déchaînement des tensions et des provocations », il a appelé les préfets à « redoubler de vigilance ». « L’Etat doit être prêt à tout » alors que « certains s’emploient à transformer » le « climat d’appréhension en climat d’insurrection ». Il a appelé les préfets à faire en sorte d’« éviter que l’enchaînement périlleux des séquences » – le 8 septembre la confiance demandée à l’Assemblée par François Bayrou et le 10, le mouvement appelant à bloquer le pays – ne « conduise à un déchaînement de tensions et de provocations ».

« Une inversion totale des valeurs »

Le 22 août, lors des universités d’été de LFI à Châteauneuf-sur-Isère, Jean-Luc Mélenchon s’en était pris aux préfets qui portent plainte contre des députés dénonçant des violences policières présumées. « Le devoir du préfet est de servir et d’obéir à la loi. […]. Nous vous mettrons en prison avant que vous nous y mettiez », avait-il menacé. En réponse, l’Association du corps préfectoral et des hauts fonctionnaires du ministère de l’Intérieur a annoncé, mardi, déposer plainte contre le leader de la France insoumise pour « menaces ».

Les mots de Mélenchon « sont une honte absolue », a estimé le ministre de l’Intérieur également président de LR, pour qui il y a là « une inversion totale des valeurs ». « Voilà un homme qui a été ministre de la République […] qui promet la prison. Non pas aux délinquants et aux violents […], non pas aux haineux de l’antisémitisme et de l’islamisme […]. Mais la prison pour ceux qui combattent la violence ».

Notre dossier sur Bruno Retailleau

« La République, c’est vous, pas lui », a ajouté Bruno Retailleau. Il faisait ainsi référence à une réplique devenue célèbre de Jean-Luc Mélenchon qui, s’emportant contre une perquisition du siège de LFI en octobre 2018, avait lancé « La République, c’est moi ! »