Si l’on connaît surtout d’Akira Kurosawa pour ses fresques féodales, genre dont les Sept Samouraïs ou Ran sont devenus d’éminents synonymes, le maître du cinéma japonais d’après-guerre aura également signé une série de remarquables films noirs ancrés dans un Japon contemporain. Restauré à l’occasion de la sortie de son remake par Spike Lee (Highest 2 Lowest), Entre le ciel et l’enfer compte, aux côtés de Chien enragé ou Les salauds dorment en paix, parmi les joyaux d’une œuvre qui apparaît, à chaque redécouverte, un peu plus inépuisable.

Sorti en 1963, le film adapte un roman d’Ed McBain, Rançon sur un thème mineur. Au cœur de l’intrigue : la demande de rançon faite au riche industriel Gondo (Toshirō Mifune) à la suite de l’enlèvement du fils de son chauffeur, confondu avec le sien par le kidnappeur. Fidèle à son titre, Entre le ciel et l’enfer se divise alors en deux parties distinctes : un huis clos centré sur le magnat, confiné avec la police dans sa propriété sur les hauteurs de Yokohama, puis la traque du ravisseur à travers les artères de la ville basse.