Maintes fois, cette année, Pecco Bagnaia a cru avoir dépassé ses difficultés avec la Ducati de 2025, pour finalement se confronter à un retour brutal à la réalité. Mais cette fois, le pilote italien semble avoir toutes les raisons d’être confiant. Le changement apporté à sa moto lors d’un week-end hongrois particulièrement éprouvant le motive plus que jamais et lui fait croire que, cette fois, il a enfin les moyens de redevenir le Bagnaia incisif que l’on connaît.
Ce qu’il décrit comme un changement radical restera dans le secret du stand et des réunions d’ingénieurs, néanmoins Bagnaia insiste sur le fait que la modification réalisée sur sa Ducati est notable : « On parle de centimètres. Quand vous modifiez autant une moto, vous le ressentez beaucoup. On parle de moins de deux centimètres. »
« C’est un step à nous qui ressemble un peu plus à ce que l’on avait dans le passé, jusqu’aux dernières années. C’est une sorte de retour à ce qu’on avait avant », précise le champion du monde 2022-2023.
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Jusqu’à présent, l’Italien avait du mal là où il excellait par le passé, à savoir dans les freinages et les entrées de virage. Il peinait à se rapprocher d’une autre moto et à porter des attaques, ce qu’il a en revanche réussi à faire lors des courses du Balaton. Bien que ses progrès aient été masqués par un classement encore modeste, dû à son départ lointain et à une pénalité, il a senti que quelque chose de déterminant avait changé.
« Le freinage en ligne droite était très similaire, mais la plus grande différence, c’est que quand j’entrais dans les virages, j’avais la possibilité de mieux stopper la moto en étant sur l’angle. C’est quelque chose qui m’avait manqué toute la saison [quand] je suivais les autres. Quand vous suivez les autres, le sillage ne vous aide pas à vous arrêter, et si vous n’arrivez pas à vous arrêter en ayant de l’angle, vous êtes foutu. C’est le problème que j’avais. Or, ce qu’on a fait en Hongrie nous a aidés là-dessus. »
Comment croire que, cette fois, ce changement va fonctionner ? « Le truc, c’est que quand je roulais seul, j’étais toujours content et compétitif. Si je regarde tous les vendredis et samedis matins, j’ai toujours été compétitif », rappelle Bagnaia. « Et puis, pour une raison quelconque, j’arrivais en qualification et, certes, j’étais rapide, mais sans n’avoir jamais le type de vitesse que j’espérais. Et puis, pendant la course, je suivais les autres et c’était toujours un cauchemar. »
« Cette fois-ci, j’ai fait les deux courses, le sprint et la course du dimanche, en suivant un autre pilote, et pour la première fois, j’ai pu les suivre de près et les dépasser, donc c’était génial. »
Besoin de toucher le fond pour mieux rebondir
Vu de l’extérieur, on peut s’interroger sur le temps qu’il a fallu pour parvenir à cette solution, surtout s’il s’agit d’un retour à des réglages passés et si cela permet enfin de résoudre les profondes difficultés connues par le pilote depuis le début de l’année. Mais lui-même assume avoir attendu de toucher le fond, en étant mal classé lors des essais du Grand Prix de Hongrie et exclu de la Q2, avant de franchir le pas.
« Au final, je terminais troisième ou deuxième, donc ça ne valait pas le coup de faire un changement aussi grand. Au Balaton, je n’ai pas fait une seule séance parmi les dix premiers, alors c’était le bon moment », tranche Bagnaia.
Pecco Bagnaia attend confirmation de ses progrès en course.
Photo de: Ducati Corse
« C’est quelque chose qu’on avait en tête et on avait déjà essayé de prendre cette direction cette saison, mais jamais autant. Ça avait toujours été une solution intermédiaire. Or, comme je l’ai appris par le passé, les solutions intermédiaires ne fonctionnent jamais. Il vaut toujours mieux passer directement à un gros step. Au final, ça a été une bonne chose. »
Reste à voir à présent ce que Pecco Bagnaia parviendra à exprimer sur une piste différente, sur laquelle il s’est imposé à deux reprises l’an dernier. Si ses bonnes sensations se confirment et qu’il parvient à se montrer plus incisif en course, alors il pourra définitivement s’estimer soulagé. Mais, pour le moment, il préfère rester encore un petit peu sur ses gardes…
« Ce qu’on a essayé en Hongrie, le samedi au sprint et le dimanche en course, ça a été quelque chose qui m’a permis de piloter plus la moto, de sentir un peu plus ce qu’elle faisait, de mieux gérer les gaz, l’usure. Et c’est quelque chose que je n’avais pas encore réussi à faire à 100% jusqu’à présent, donc ça me fait dire que ce week-end pourrait commencer différemment. »
« Mais avant les courses, je ne me sens pas de dire qu’on a pris la bonne voie », souligne-t-il. « Je pourrai dire quelque chose après le sprint. Avant ça, je vais travailler, essayer de comprendre, de m’améliorer et on verra si le step qu’on a fait est le bon. »
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