Le Kremlin s’est dit « absolument » opposé aux garanties américaine et européennes offertes à l’Ukraine pour sa sécurité. (Photo d’illustration)

PAVEL BEDNYAKOV / AFP

Le Kremlin s’est dit « absolument » opposé aux garanties américaine et européennes offertes à l’Ukraine pour sa sécurité. (Photo d’illustration)

GUERRE EN UKRAINE – Une opposition épidermique qui ne surprend plus. Alors que vingt-six pays, essentiellement européens, se sont engagés ce jeudi 4 septembre à Paris à soutenir militairement l’Ukraine au sol, en mer ou dans les airs dans le cadre d’un futur cessez-le-feu, la réponse de la Russie ne s’est pas fait attendre.

Et sans grande surprise, ces garanties de sécurité ont aussitôt été balayées par le Kremlin, , qui refuse toute intervention extérieure en Ukraine – et toute perspective d’une fin du conflit -. « Si des forces, quelles qu’elles soient, mettent les pieds [en Ukraine], surtout maintenant au moment où des combats sont en cours, nous partirons du principe qu’elles seront des cibles légitimes » pour l’armée russe, a déclaré Vladimir Poutine.

« Et si des décisions sont obtenues pour aboutir à la paix, à une paix durable, je ne vois tout simplement pas de sens à leur présence » sur le territoire ukrainien, a ajouté Vladimir Poutine, en appelant à ce que « personne ne doute que la Russie respecte pleinement » les futures garanties de sécurité pour l’Ukraine.

« Les étrangers, en particulier les contingents militaires européens et américains, peuvent-ils fournir et garantir la sécurité de l’Ukraine ? Absolument pas, ils ne le peuvent pas. Cela ne peut pas être une garantie de sécurité pour l’Ukraine qui conviendrait à notre pays », avait également déclaré plus tôt le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, à l’agence d’État Ria Novosti.

« Les Européens entravent le règlement en Ukraine. Ils n’y contribuent pas », a par ailleurs ajouté Dmitri Peskov, dans un entretien au quotidien russe Izvestia, en accusant l’Europe de « poursuivre ses tentatives » de faire de l’Ukraine « le centre de tout ce qui est antirusse ».

« Force de réassurance des troupes en Ukraine »

Lors du sommet de la Coalition des volontaires co-dirigée par Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Keir Starmer, les 26 pays se sont « formellement engagés » ce jeudi à « déployer comme force de réassurance des troupes en Ukraine ou à être présents sur le sol, en mer ou dans les airs », a déclaré le président français en conférence de presse.

En vertu de ces plans, dont il a refusé de donner le détail et de préciser les contributions pays par pays, « le jour où le conflit s’arrête, les garanties de sécurité se déploient », a-t-il expliqué, que ce soit via un « cessez-le-feu », un « armistice » ou un « traité de paix ». Il ne s’agit donc pas « de mener quelque guerre contre la Russie » mais de la dissuader d’attaquer à nouveau l’Ukraine à l’avenir.

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Emmanuel Macron a assuré que l’Allemagne, l’Italie et la Pologne étaient des « contributeurs importants » parmi les 26. Ces trois poids lourds européens avaient émis des réserves sur un engagement, qu’ils lient notamment à un « filet de sécurité » (« backstop ») robuste de Washington.

La Première ministre italienne Giorgia Meloni a d’ailleurs répété à l’issue de la réunion que Rome n’enverrait pas de troupes en Ukraine. L’Allemagne entend quant à elle plutôt participer au renforcement de la défense antiaérienne de l’Ukraine et à l’équipement de ses forces terrestres, ont dit des sources gouvernementales à l’AFP.

Quel soutien américain à ces « garanties de sécurité » ?

Le soutien ou « backstop » américain était l’enjeu d’une visioconférence avec le président Donald Trump dans la foulée du sommet, auquel a aussi en partie pris part son émissaire spécial Steve Witkoff, présent au palais de l’Élysée. Aucune annonce n’a été faite à cet égard, mais Volodymyr Zelensky a répété « compter sur le “backstop” des États-Unis ».

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Lors d’un entretien téléphonique avec des dirigeants européens et Donald Trump après le sommet, « nous avons examiné différentes options, dont la plus importante est la pression, en recourant à des mesures fortes, notamment économiques […]. Nous avons également discuté de la protection maximale du ciel ukrainien », a écrit plus tard sur Facebook le président ukrainien.

Emmanuel Macron a assuré que le « soutien américain » à ces « garanties de sécurité » pour Kiev serait finalisé « dans les prochains jours » et que les Américains avaient « été très clairs » sur leur participation. « Il n’y a pas de doute sur ce sujet », a-t-il martelé.

Ce « filet de sécurité » américain pourrait prendre différentes formes – renseignement, soutien logistique, communications -, le président américain ayant exclu l’envoi par les États-Unis de troupes au sol.