Plusieurs corps de métiers seront dans la rue mercredi 10 septembre pour contester la politique menée par le gouvernement de François Bayrou. Parmi eux, la jeunesse souhaite faire entendre sa voix. À 20 ans, Énée s’apprête à participer à sa « première grande mobilisation ».
La Quotidienne Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, recevez tous les jours les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter « La Quotidienne Société ». Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité
Nul doute qu’ils seront des centaines voire des milliers à porter leurs revendications dans la rue mercredi 10 septembre. Parmi les jeunes et les étudiants, beaucoup sont vent debout contre la politique menée par le gouvernement de François Bayrou. Et sur le campus de Grenoble, plusieurs actions se préparent en attendant le vote de confiance au Premier ministre prévu ce lundi.
Isérois d’origine, Énée Di Iorio sera bel et bien dans les rangs des manifestants lors de cette grande journée de mobilisation. À seulement 20 ans, le jeune étudiant a récemment choisi de rejoindre le syndicat de l’Union étudiante de Grenoble pour faire entendre sa voix.
Après avoir effectué ses classes au collège de Villard-de-Lans, le jeune homme a choisi de s’éloigner du lycée du plateau du Vercors « où il n’y a que des fils de bourges » (sic) et de privilégier une seconde à Grenoble, au lycée Vaucanson, près d’un « quartier assez chaud » (sic).
Un changement de cap où il a mené ses premières actions avec notamment « quelques blocus ». À l’époque, en 2022, le jeune lycéen et ses camarades de classe pestaient contre « la sélection à l’université ». Quelques poubelles devant les grilles de l’établissement et un barrage filtrant, mais encore aucun engagement auprès des syndicats de jeunes.
Lors de son entrée à l’université Grenoble Alpes pour un BUT informatique, Énée Di Iorio s’est retrouvé sur un bâtiment loin du campus, situé près de la gare. S’il se joignait régulièrement au cortège des manifestations contre les retraites, le jeune homme n’avait pas fait le choix d’adhérer à un syndicat étudiant. « Je regardais un peu ce qui se passait, mais sans plus. Il faut dire que l’IUT est très dépolitisant. On ne nous parle pas de politique, mais uniquement du monde du travail », regrette-t-il.
Je me souviens de ces manifestations où mes parents et moi se barrions en poussette avant l’arrivée des flics.
Énée Di Iori, étudiant militant
Fils d’une mère secrétaire indépendante et d’un père ingénieur dans le secteur de l’énergie, Énée n’a pas grandi dans les pas de militants syndicalistes. Même s’il se remémore ses premières mobilisations où ses parents et lui « se barraient en poussette à la fin » pour éviter le tumulte lors de l’intervention des forces de l’ordre.
En internat depuis ses 15 ans, le jeune homme s’est finalement politisé seul. Non pas par le biais des médias ou des réseaux sociaux dont il n’est pas un utilisateur, mais davantage en discutant avec ses camarades de classe.
C’est finalement lors de son arrivée sur le campus à la rentrée pour sa première année de licence en mathématiques et informatique appliquées aux sciences humaines et sociales (MIASHS), qu’Énée s’est dirigé vers l’Union étudiante de Grenoble, le syndicat majoritaire des étudiants. Adhérent depuis seulement quelques jours, il sensibilise déjà ses camarades pour les inciter à porter la voix de cette jeunesse.
A quelques jours de la journée de mobilisation prévue le mercredi 10 septembre, le syndicat de l’Union étudiante de Grenoble recueille de nombreuses adhésions sur le campus.
•
© FTV
Aujourd’hui, Énée Di Iorio a choisi de franchir le pas et de participer au sein d’un collectif à sa « première grande mobilisation ». « Je veux essayer de récupérer nos droits, tous ceux que l’on a perdus pendant les 8 ans de Macron », s’exclame-t-il. Dans ses premières revendications : « Mettre fin à Parcoursup, avoir des bourses à peu près dignes pour que l’on puisse tous se nourrir et se loger ».
Encore boursier l’an passé, le jeune homme a dû faire une croix sur ses 160 euros mensuels pour cette nouvelle rentrée scolaire. « Je suis obligé de travailler 8 heures par semaine à côté, dans une entreprise d’informatique », relate Énée.
Au-delà du cas des étudiants, celui qui se décrit comme proche de La France Insoumise dénonce aussi une réforme des retraites inégale et une dégradation des services publics à l’instar du système de santé. « Par exemple, sur Grenoble, je n’ai pas de médecin traitant. Je suis obligé de remonter dans le Vercors pour avoir un rendez-vous sous une semaine », déplore-t-il.
Ainsi, il espère que la mobilisation du mercredi 10 septembre sera très suivie et qu’elle permettra de faire bouger les lignes. Énée espère dans un coin de sa tête, « a minima une dissolution de l’Assemblée voire pourquoi pas une démission du président ». Lui qui « n’a vu que du Macron » depuis la fin de sa scolarité souhaite voir autre chose car « d’ici 2027, il a le temps de faire beaucoup de choses encore. Il faut qu’il dégage et vite ! »
Une chose est sûre, Énée sera sur le campus, puis dans la rue ce mercredi 10 septembre pour faire entendre sa colère. Une assemblée générale doit se tenir entre les différents syndicats étudiants grenoblois à la veille de cette journée de mobilisation pour définir les actions à mener. Pour l’heure, le scénario privilégié est celui de plusieurs points de blocage au niveau des entrées des différentes facultés.