La semaine dernière, j’ai pris un train. Comme vous le savez, j’ai une passion pour les TGV. Les TGV, c’est assez pratique, et ce qui était très drôle dans ce TGV…
Pardon, je m’arrête, mais je sais pas si vous voyez ce que j’ai voulu faire.
J’ai essayé de faire un début à la Tanguy Pastureau.
La recette est assez simple : au début de chronique, ni bonjour ni merde, et on en a rien à foutre des salamalecs, il trace notre Tanguy national, notre vedette, notre MBAPPÉ des ondes. Ça rigole, ça rigole pas, rien à foutre, c’est la même chose. Franchement, Tanguy, c’est mon idéal.
Passion Tanguy, les auditeurs et auditrices, ne nous voient pas dans le studio et donc ne voient pas qu’il n’est pas là avec nous autour de la table. Mais soyez rassurées, dans quelques minutes, il sera bien dans la Bande Originale. C’est aussi ça ce que confère le statut de vedette : venir quand c’est son moment.
Hey oh, c’est la fête à Tanguy ou quoi ?
Allez, je commence. La semaine dernière, pour le coup, c’est vrai, je suis dans un TGV.
Quand tout à coup, entendu dans le train quelqu’un dire : « il s’est mis en maladie »
Et une personne de lui répondre : « jusqu’en septembre ? »
Oh que ça m’a énervé, brrrrrrrrhhhhhhh.
Déjà, ce n’est pas français comme expression : « Il s’est mis en maladie ».
Et puis, je voyais déjà ces gens critiquer leur collègue être en congé maladie.
On oublie souvent que quand les gens obtiennent un arrêt de travail, ce n’est pas eux qui l’ont rédigé.
C’est un médecin qui les a reçus, a relevé une incapacité de travail et puis voilà.
Je ne suis pas sûre que tout le monde comprenne la teneur de mon analyse, alors je vais la poursuivre.
En disant « il s’est mis en maladie », ça éclipse toute autorité extérieure (médicale en l’occurrence).
Et ce, pardon, mais j’ai l’impression d’être Clément Victorovitch, j’adore. Vous voyez qui c’est ?
Un analyste du langage, il décrypte tout (l’imite) : « lorsque Bayrou dit oui … alors … le déficit … bref ».
Je misais des blagues sur limitation, mais je vais plutôt reprendre mon analyse.
Ce qui est sous-entendu dans « il s’est mis en maladie », c’est « il avait pas envie de venir au travail, arrêt de complaisance, comprenez, il n’a rien ».
Alors que le gars qui s’est mis en maladie… (j’ai vraiment l’impression que c’est un peu long ce passage, mais c’est fou parce que ça fait à peine une minute, peut-être que je suis à l’antenne, il m’en reste deux et je dois dégager).
Nan, mais c’est fou parce que,
En plus, moi, je le connais MÊME PAS, le gars.
Mais le SIMPLE fait de savoir que deux de ses collègues de travail qui font du lachonara, la médisance, le pire, de savoir que deux de ses collègues le critiquent, ça me donne envie de le défendre et de l’aimer d’un amour inconditionnel.
Amore e Pasquale Paoli, u babbu di a patria.
Au moment où j’entends les deux médisants, qui iront en enfer, le sheitan, je reçois un mail de France Travail, qui pense à moi, pense à nous. Dans un mail du 28 août dernier à 13h22, c’est une proposition de figuration, tenez-vous bien, pour je cite : « un long métrage avec un réalisateur de réputation internationale ».
Pas plus d’indications sur le nom.
Dis donc, a-t-il les mains propres, ce réalisateur ?
C’est un projet secret ?
Est-ce que France Travail est déconnecté à ce point du réel ?
Déjà, est-ce qu’ils pensent premier degré lorsqu’on exerce le métier de comédien que figurant c’est génial ? Moi, je suis très content qu’il y ait des annonces pour les figurants, j’aimerais juste qu’il y en ait tout autant pour les rôles. Mais surtout, qu’est-ce qu’ils se sont dit à la table de réunion : « il faut savoir appâter le chaland, si on leur dit que ce réalisateur est de réputation internationale, alors de façon inéluctable, c’est certain, ils vont mordre, car ces allocataires ne sont qu’avides d’une chose, à savoir la reconnaissance mondiale ».
Leur ego est démesuré, surtout Santini le frisé, c’est une merde, pardon, je me suis emballé.
On n’a pas d’ego démesuré.
On veut juste un travail à la hauteur de notre talent, la figuration pour les petites gens et les rôles pour ceux qui ont été élus, pour ceux qui ont été choisis, en l’occurrence pour moi, car je suis l’élu, à double titre, me semble-t-il, de surcroît, bezratachem.
Et puisqu’on parle de cinéma, j’ai eu la chance au cours de cet été de pouvoir tourner dans la série de Paul Mirabel, et j’ai à ce titre-là une petite anecdote exceptionnelle.
Sur le tournage, à un moment, je lui demande son salaire journalier et il me répond : « je ne vais pas te le donner mais toi, si tu veux, tu peux me donner le tien. »
J’ai trouvé que le deal était assez équitable. Du coup, je lui dis le mien.
La suite à écouter et à découvrir en vidéo…