Il est né sept ans après la fin de la Première Guerre mondiale et il avait 20 ans à la fin de la seconde. Ce vendredi 5 septembre, Cataldo Falzone souffle ses 100 bougies. Chez lui. Entouré de sa famille. Dans son jardin et au milieu de ses tournesols. Ce n’est pas un hasard si cette fleur, qui est symbole de lumière, résilience et espoir, est la préférée du nouveau centenaire. 

Ses pétales dorés et son cœur imposant rappellent le soleil à Cataldo Falzone. Celui de sa Sicile natale. Une île qu’il a quittée, il y a cinquante-sept ans, pour venir s’installer à Saint-Etienne.

La vie de Cataldo est loin d’avoir été un long fleuve tranquille. Né en 1925 dans une famille d’agriculteurs dans ce bout de terre encerclé par la mer, au sud de l’Italie, il a exercé le dur labeur de paysan jusqu’à l’âge de 43 ans.

Main verte et des doigts en or

Mais les fins de mois sont difficiles et la misère n’est pas moins pénible au soleil. Il prend la décision en 1968 de venir avec sa femme et ses quatre enfants à Saint-Etienne où vit son beau-frère pour trouver un emploi. Il travaille six mois à la fonderie du Furan avant de faire toute sa carrière au sein des établissements Ramone à Saint-Etienne jusqu’à l’âge de sa retraite à 65 ans. « J’ai occupé pendant plus de 20 ans le poste de tourneur dans la mécanique générale », raconte-t-il.

Il a habité successivement dans le quartier de Bellevue et de Badouillère avant de déménager dans celui du Soleil, où il demeure depuis vingt-sept ans.

Durant son activité professionnelle et surtout pendant sa retraite, Cataldo a passé la majeure partie de son temps libre dans son jardin. Il en a bichonné plusieurs, y semant à chaque fois des graines de tournesol. « C’est sa passion, témoigne Isabelle, sa petite-fille. Il y met tout son cœur, il a vraiment la main verte. »

Mais depuis quelques années, en raison de ses problèmes de mobilité, il a dû se résoudre à être moins présent dans son potager. En découvrant son petit paradis vert, soigneusement entretenu, on se demande ce que cela devait être avant.

Il se dit à moitié Sicilien, à moitié Stéphanois

Autre corde à son arc, Cataldo était un as du bricolage. « Il avait des doigts en or, capable de tout réparer », assure sa petite-fille. Lorsqu’on lui demande quel est son secret de longévité, il répond pudiquement : « Je ne sais pas, je ne pensais pas du tout arriver jusque-là. » La maison de retraite, il n’y songe pas. « Tant que je peux rester chez moi, j’y reste. »

Malgré son âge avancé, Cataldo continue à préparer ses repas. Il se dit à moitié Sicilien, à moitié Stéphanois. « Cela fait une vingtaine d’années que je ne suis pas retourné sur mon île. »

Veuf depuis deux ans, il va fêter son siècle d’existence, ce samedi, entouré d’une partie de ses enfants, de ses six petits-enfants et 12 arrière-petits-enfants. « La famille est éparpillée un peu partout », confie-t-il.