Le palpitant des amoureux de rugby a eu deux mois pour retrouver un rythme normal, et il fallait bien ça dans la foulée d’une finale de Top 14 ébouriffante, remportée au bout du suspense et de la prolongation par les Rouge et Noir face à leur plus grand rival actuel, l’Union Bordeaux-Bègles (39-33). Amoindri par les nombreuses blessures et secoué dans son amour-propre par un revers face à ces mêmes bordelo-béglais en demi-finale de Champions Cup début mai, Toulouse a puisé dans ses ressources pour s’offrir un 24e titre national.
Un peu plus de deux mois plus tard, une question se pose : mais qui pourra bien stopper le Stade Toulousain ? Alors qu’une nouvelle saison de Top 14 débute samedi, le triple champion de France en titre s’avance une nouvelle fois en grand favori à sa propre succession, même s’il devra ferrailler avec une concurrence désireuse de renverser la table.
????? ? ?? ????? ! 🏆🏆🏆
Le Stade Toulousain décroche son 3e Brennus d’affilée, le 24e de son Histoire !!!#FinaleTOP14 pic.twitter.com/nS4RQXZRrg— TOP 14 Rugby (@top14rugby) June 28, 2025
Et le problème pour cette dite concurrence, c’est que les ouailles d’Ugo Mola ne semblent pas moins bien armées au moment de lancer leur opération « quadruplé », une prouesse plus réalisée depuis le milieu des années 1990 par… le Stade Toulousain.
Pire, le manager haut-garonnais verra revenir au fil des semaines ses blessés de longue date : d’abord le virevoltant international italien Ange Capuozzo (péroné), puis le meilleur joueur français Antoine Dupont, attendu fin novembre après sa rupture des ligaments croisés du genou droit. Le talonneur des Bleus Peato Mauvaka, victime de la même blessure que « Toto », fera son retour un peu plus tard.
« Il n’y qu’une équipe qui peut se projeter dans 11 mois dans ce championnat », estimait mardi l’entraîneur du Racing 92 Patrice Collazo, dans une référence claire à Toulouse que nul n’imagine hors de la phase finale.
L’UBB principal rival, Toulon en embuscade ?
Alors pour contrer une telle armada, les autres ont cherché à se renforcer. L’UBB a voulu continuer à densifier son pack avec l’arrivée prévue en décembre du n°8 sud-africain Jean-Luc Du Preez ou le retour de Cameron Woki. Et l’équipe entraînée par Yannick Bru a également conservé son impressionnante ligne arrière où Damian Penaud et Louis Bielle-Biarrey ont été si tranchants ces dernières saisons.
Les deux formations des bords de la Garonne font figure d’épouvantail dans la course aux deux premières places, directement qualificatives pour les demi-finales qui se dérouleront à Marseille en juin prochain.
Derrière, la meute, emmenée par Toulon la saison passée, essayera de se rapprocher, à l’image de Varois en progrès constant mais encore trop justes pour s’inviter en finale.
Tout donner pour être prêt quand tout compte 👊#ParceQueToulon pic.twitter.com/7J0MVNkO8O
— RCT – Rugby Club Toulonnais (@RCTofficiel) September 3, 2025
En attendant le retour proche de Charles Ollivon, le RCT s’est attaché les services de Zach Mercer, champion de France en 2022 avec Montpellier, pour au moins maintenir l’écart avec le reste des prétendants aux phases finales.
Quatrième et qualifié en demi-finales pour la première fois depuis 43 ans, l’Aviron Bayonnais avait surpris son monde lors d’une saison remarquable. La retraite du maestro Camille Lopez, désormais dans le staff, et les secousses internes provoquées par l’arrivée de Laurent Travers comme directeur du rugby, mêlée à la prolongation tumultueuse du manager Grégory Patat, laissent planer l’incertitude sur la capacité des Basques à rééditer une telle saison.
La Rochelle en quête de renaissance
D’autant que certains rivaux voudront éjecter les Ciel et Blanc du dernier carré. Empêtrée dans une fin de cycle difficile à digérer, La Rochelle a l’occasion de réenclencher la marche avant après sa décevante septième place. Pour y arriver, les Maritimes ont frappé fort sur le marché des transferts, en faisant signer le demi de mêlée du Racing 92 Nolann Le Garrec et l’arrière géorgien du Lou Davit Niniashvili.
Dans un championnat où le ventre mou n’existe quasiment plus, Castres et son effectif quasi inchangé, Clermont emmené par Christophe Urios ou la Section Paloise pourraient se mêler à la lutte pour les phases finales, ainsi que Montpellier, dernier club à avoir enlevé le Brennus avant l’hégémonie toulousaine.
La « Causerie de rentrée », c’était aujourd’hui 🎙️
Un moment d’échanges et de partage autour des ambitions des nouvelles saisons de #TOP14 et de #PROD2, mais aussi l’occasion de se tourner ensemble vers l’avenir du rugby français. pic.twitter.com/ucPfTLhKZJ— TOP 14 Rugby (@top14rugby) September 1, 2025
Revanchards après une saison difficile, le Stade français et Racing 92 voudront aussi retrouver une place plus conforme à leurs ambitions et moyens financiers et s’éviter des crises à répétition.
En bas, le promu surprise Montauban et son budget loin des standards du Top 14 (13,8 millions d’euros) devra réaliser un immense exploit pour parvenir à se maintenir alors que Perpignan, 13e et victorieux de Grenoble en barrage d’accession, s’est renforcé et rêve de s’éviter un nouveau gros stress dans le money-time.