Le Parti socialiste, le Parti communiste français et les écologistes ont officialisé vendredi la candidature de Juliette Chesnel-Le Roux comme tête de liste aux municipales de 2026 à Nice, marquant une rupture avec La France insoumise malgré de nombreux appels à l’unité de la gauche face au duel Estrosi/Ciotti.
À Nice, dirigée par la droite depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la gauche espérait profiter d’une triangulaire entre le maire sortant Christian Estrosi et le député Éric Ciotti, tous deux adversaires historiques. Mais les divisions persistent au sein des forces progressistes locales.
Depuis janvier, les relations entre le camp PS/PCF/Écologistes et LFI sont tendues. Chacun accuse l’autre d’empêcher la constitution d’une candidature commune, compliquant les ambitions d’un rassemblement face à la droite solidement implantée.
Une candidature écologiste affirmée
Le trio PS, PCF et écologistes a désigné Juliette Chesnel-Le Roux, retraitée, ex-ingénieure de 62 ans et cheffe de file de l’opposition écologiste au conseil municipal, pour mener sa liste. Elle sera accompagnée du communiste Julien Picot et de deux socialistes, dont Patrick Allemand, figure du PS local.
Si ce quatuor est figé, « la porte reste ouverte » pour les 65 autres places, a souligné Mme Chesnel-Le Roux. Elle a insisté sur le fait que le dialogue restait possible avec toutes les forces politiques, affirmant qu’il n’existait « pas de ligne rouge ».
Des priorités sociales partagées
Les convergences programmatiques demeurent nombreuses dans une ville de 350.500 habitants, très attractive pour les touristes mais où plus d’un habitant sur cinq vit sous le seuil de pauvreté. Les thématiques mises en avant incluent l’encadrement des loyers, la gratuité des transports publics ou encore un renforcement de la démocratie locale.
LFI avait de son côté proposé fin août une feuille de route différente, estimant qu’une liste unitaire devait être conduite par une femme issue de la société civile, avec un représentant insoumis en seconde position.
Après la conférence de presse du trio, le mouvement a critiqué « une liste rabougrie basée sur des forces politiques qui ne représentent pas un poids électoral suffisant », tout en affirmant vouloir continuer à dialoguer.
Un passé électoral marqué par les divisions
Lors du scrutin municipal de 2020, seuls les écologistes avaient percé avec 11,3% des suffrages et six élus, mais leurs divisions internes ont rapidement éclaté. La liste socialiste menée par Patrick Allemand n’avait pas dépassé 6,6%, tandis qu’une liste citoyenne soutenue alors par LFI et le PCF avait récolté 8,9%.
Aux législatives de 2024, le Nouveau Front populaire a atteint 16,5% à Nice, devançant les candidats soutenus par Christian Estrosi (13,7%). Toutefois, la domination d’Éric Ciotti et de ses alliés restait très nette, avec 27% des voix. Et l’ensemble des sièges remportés.
Avec AFP