Qu’est-ce qu’un musée ? De grandes salles immaculées parsemées d’œuvres, mais aussi (et surtout) des réserves immenses où d’autres dorment, attendant leur heure. Toutes sont étiquetées, inventoriées, classées par époque, par origine géographique, par valeur. Pour aborder les collections cachées des musées de Marseille, le plasticien libanais Ali Cherri (né en 1976) a choisi de sortir des sentiers battus et de mettre ses trouvailles sur un pied d’égalité, pour créer entre elles des dialogues inattendus qui ne tiennent compte que de « choix intuitifs », a-t-il expliqué lors de l’ouverture de l’exposition en juin dernier.
« C’est une manière de sortir ces objets d’un masque de sens, de les libérer du discours pour les regarder. » Il n’y a pas de cartel, pas de titre, pas de date. Seul un petit livret, donné à l’entrée, permet de connaître leur origine ; un masque Baoulé du XIXe siècle, un petit cheval sculpté chypriote du VIIe siècle avant Jésus Christ, un faucon naturalisé du musée d’Histoire naturelle, une nature morte peinte par un certain Charles Deyrieux en 1849. Sans contexte, sans indice, les œuvres sont rendues à leur pure existence plastique, et se regardent pour ce qu’elles sont.
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