Par
Léa Afonso
Publié le
18 avr. 2025 à 13h41
Stupéfiants, tabac, contrefaçons, armes… Les saisies opérées en 2024 par la brigade des douanes de Toulouse — qui couvre les huit départements de l’ex-région Midi-Pyrénées — témoignent d’une activité intense et diversifiée. Le bilan a été présenté ce 15 avril 2025 par Max Ballarin, directeur régional des douanes. Chiffres, objets, stupéfiants… Voici ce qu’il faut retenir.
Le tabac de contrebande : toujours en tête des saisies
Parmi les produits illicites les plus interceptés par la brigade de Toulouse, le tabac reste en première ligne. En 2024, les douaniers ont saisi plus de 5 tonnes de tabac de contrebande, soit l’équivalent de 254 000 paquets de cigarettes, pour plus de 600 infractions relevées.
Une tendance qui s’explique, selon Max Ballarin, par le fort différentiel de prix entre la France et ses voisins : « En France, le paquet avoisine les 13 euros, contre 6 à 7 euros en Espagne et 4 à 5 euros en Andorre. » Résultat : la moitié des saisies provient d’Andorre, point névralgique d’un trafic qui alimente massivement le bassin toulousain.
Pour contrer ce flux, les contrôles s’intensifient notamment via des brigades volantes à Ax-les-Thermes et des campagnes de sensibilisation sur les quantités autorisées. Mais la fraude évolue : « On observe désormais des convois de plusieurs véhicules, qui refusent parfois d’obtempérer, comme c’était le cas autrefois pour les trafics de stupéfiants. Ces comportements sont plus agressifs, et les interventions plus risquées », alerte le directeur.
Drogues et armes : des chiffres modérés
Si les saisies de tabac restent majeures, celles de stupéfiants ne sont pas en reste. En 2024, les douaniers toulousains ont intercepté 4,6 tonnes de drogues, principalement du cannabis, sous forme de résine, d’herbe, mais aussi de pollen, en nette augmentation.
Par ailleurs, 155 kg de cocaïne ont été saisis, bien que Toulouse ne soit pas un axe majeur pour ce type de trafic. « Les flux principaux se situent plutôt entre Perpignan et Montpellier », précise Max Ballarin.
Saisie d’un fusil de neutralisation de drones le 16 janvier 2024 (©Léa Afonso / Actu Toulouse)
Du côté des armes, 99 ont été saisies en 2024, majoritairement des armes à feu. En parallèle, 1 004 engins pyrotechniques ont été interceptés, essentiellement dans des colis postaux, témoignant d’une nouvelle méthode de dissimulation et de transport.
Explosion des saisies de contrefaçons
Autre phénomène en forte hausse : la contrefaçon. Record battu en 2024 avec 225 000 articles saisis, soit 6 à 7 fois plus que les années précédentes. « De grandes marques de luxe, mais aussi des marques plus grand public sont concernées. Les produits sont saisis dans des véhicules, sur les marchés ou directement en boutique », détaille le directeur.
Au-delà du préjudice commercial, ces articles posent un véritable problème de santé et de sécurité pour les consommateurs. Un trafic particulièrement lucratif à l’échelle mondiale.
Norm, chien douanier spécialisé dans la recherche de stupéfiants (©Léa Afonso / Actu Toulouse)Blanchiment douanier
Enfin, la brigade a poursuivi ses efforts dans la lutte contre le blanchiment douanier, notamment en ce qui concerne le manquement à l’obligation déclarative de capitaux. En 2024, 60 cas de transports illicites d’argent liquide ont été recensés, pour un total de 930 000 euros.
« Toute somme supérieure à 10 000 euros doit être déclarée à la douane lors du franchissement d’une frontière », rappelle Max Ballarin. Faute de justification, la confiscation est automatique. Ainsi, plus de 300 000 euros ont été saisis sur des trafiquants venant d’Espagne ou d’Andorre, à travers 28 dossiers distincts. Et 32 autres manquements ont été enregistrés pour un montant dépassant 600 000 euros.
Un bilan qui confirme que les douaniers de Toulouse sont en première ligne face à des trafics de plus en plus variés, organisés et violents, dans un contexte où les circuits d’acheminement et les méthodes évoluent sans cesse.
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