Quatrième génération d’une famille d’agriculteurs, Nancy et Thomas ont décidé de se lancer dans la culture de la baie de Goji. Entre traditions et innovations, à Castillon-du-Gard, près de Nîmes, ils révolutionnent l’avenir de l’agriculture familiale. Un pari audacieux.

C’est un jour de récolte au pied du village de Castillon-du-Gard. Dans les rangs de baies de Goji, Thomas et Nancy Crivellaro, les benjamins d’une famille d’exploitants agricoles, cueillent les petits fruits rouges arrivés à maturité.

Un joli petit fruit rouge :  « un pari un peu fou »

En 2018, à 26 ans, c’est Nancy qui a eu l’idée de planter des arbustes de ce fruit originaire de Chine sur le domaine familial, en complément de la vigne et des fruitiers : “Je me suis dit qu’il fallait apporter un côté peps et nouveau. Donc, après plusieurs recherches, je suis tombée sur la baie de Goji. Ce joli petit fruit, rouge et brillant, me correspondait peut-être. C’était un pari un peu fou de planter deux hectares et demi…”

Thomas et Nancy Crivellaro, les benjamins de la famille, à l'origine de la diversification vers la baie de Goji Thomas et Nancy Crivellaro, les benjamins de la famille, à l’origine de la diversification vers la baie de Goji © France Télévisions

Titre NIME FAMILLE CRIVALLERO LE PARI D UNE BAIES DE GOJI FRANCAISE

Quatrième génération d’agriculteurs

Avec son frère, ils sont la quatrième génération à travailler au sein de l’exploitation familiale. Avant eux, Serge, le papa et Jean-Pierre, le grand-père, ont, eux aussi, pris la succession de leur aïeul. Loin d’être un poids, le soutien des anciens est un plus dans la transmission de l’expérience, comme le confie Thomas Crivellaro : “il y a toujours des débats, quand mon père et mon grand-père me parlent de l’ancienne époque. Car moi, je fais partie de la nouvelle génération. Alors, quand ils m’expliquent comment ils travaillaient, c’est assez compliqué. Mais, on s’entend toujours bien. Et, on essaye ensemble de trouver la meilleure méthode.”

« Persévérer et ne pas perdre espoir

Accompagner et faire confiance, c’est peut-être le secret d’un passage de relais réussi, comme entre Serge et son père, à la fin des années 80 : “Il était à côté de moi, car j’étais encore jeune pour le démarrage. Donc, j’avais besoin de m’appuyer sur les épaules de quelqu’un qui avait de l’expérience. Et c’est ce qui m’a permis d’avancer, d’apprendre au fil du temps, et de le transmettre aussi à mes enfants.
Du haut de ses 83 ans, Jean-Pierre Crivellaro est aujourd’hui observateur de la vie de l’exploitation, même s’il n’hésite pas à donner un coup de main et à dispenser quelques conseils à ses petits-enfants : “persévérer, ne pas perdre espoir. Parce que, dans l’agriculture. Il y a des hauts et des bas. Et, les bas sont souvent très difficiles à passer. Mais il ne faut pas désespérer”.

Le passage de relais entre générations est une habitude chez les Crivellaro Le passage de relais entre générations est une habitude chez les Crivellaro © France Télévisions Une fierté familiale

Le père et le grand-père ne cachent pas leur fierté de voir leurs descendants perpétuer la vie du domaine familial, malgré le contexte difficile et les remises en question incessantes du monde agricole.

Reportage :J. Curato / D.Iberrakene/ N.Pagnotta de France 3 Pays Gardois