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Publié le 05/09/2025 16:25

Mis à jour le 05/09/2025 16:25

Temps de lecture : 2min – vidéo : 2min

Foire aux vins 2025 : du Bordeaux à moins de 2 euros la bouteille provoque la colère des viticulteurs en Gironde

Foire aux vins 2025 : du Bordeaux à moins de 2 euros la bouteille provoque la colère des viticulteurs en Gironde
(France 2)

2min

Après la guerre des baguettes à bas coût, voici maintenant la guerre du vin, lancée par l’enseigne de grande distribution Lidl : la bouteille de Bordeaux y est vendue à 1,89 euro, ce qui suscite la colère de la profession. Reportage en Gironde, où les viticulteurs, en pleines vendanges, dénoncent une provocation.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Des prix cassés : 1,89 euro la bouteille de vin de Bordeaux, et même 1,79 euro pour un Côte de Gascogne vendu dans une enseigne de hard discount. Des prix très serrés que chaque client apprécie à sa façon : « Je n’essaierai pas parce que j’aime le côté gustatif. Donc là, je crois que je n’en prendrai pas », affirme une femme. Mais une autre riveraine pense que ce pourrait être une bonne affaire : « Si je la voyais à moins de 2 euros et que j’étais sûre qu’elle était bonne et que mes amis l’apprécieraient, j’en prendrais une caisse ». D’autres pensent avant tout « aux producteurs de vin ».

Mais d’où vient ce vin à bas coût ? Pour stocker sa nouvelle vendange, Frédéric Tréjaut a dû faire de la place dans ses cuves. Un vin vendu à perte, bradé à moitié prix : « 60 centimes d’euros, c’est le vin qu’il y a dans la bouteille. J’aurais dû le vendre 1,40 euro pour couvrir mes frais », explique le vigneron. Résultat, pour le viticulteur à la tête d’une exploitation à son nom de 30 hectares en Gironde, un manque à gagner de 80 000 euros.

Une situation intenable pour de nombreux professionnels. Et ce n’est pas la première fois que la grande distribution vend à prix cassé. L’année dernière, les vignerons s’étaient déjà mobilisés près de Bordeaux. Pour eux, impossible de vivre avec de tels tarifs. « Lorsqu’on plante une vigne, il faut attendre trois ans avant d’avoir un raisin. Et puis une fois qu’on a un raisin, c’est une année de travail. Cette année de travail, vous imaginez qu’elle peut être payée 1,89 euro la bouteille ? », interroge Thierry Desseauve, expert en vin et auteur du Guide Bettane et Desseauve 2026.

À cela s’ajoutent les taxes douanières et la baisse de la consommation. Une situation de crise qui oblige un viticulteur sur quatre dans le Bordelais à l’arrachage de vigne.