Face à des budgets en tension dans les clubs, mais aussi dans les collectivités locales, neuf clubs sportifs d’élite de la Ville de Saint-Etienne ont choisi de s’unir à travers un collectif. L’objectif est de mutualiser leurs compétences pour aller chercher de nouveaux partenaires et sponsors.
Le collectif Saint-Etienne Loire Sport Elite compte neuf clubs sportifs stéphanois. ©JT/ If Saint-Etienne.
A Saint-Etienne d’abord… et prochainement dans le reste de la Loire. C’est en tout cas l’ambition du collectif créé officiellement ce jeudi 4 septembre, après trois mois de travail commun. Neuf clubs sportifs Elite stéphanois ont décidé de s’allier pour avoir plus de poids. Il ne s’agit donc pas ici de clubs professionnels, mais inférieur d’au moins cinq niveaux. Le collectif comprend la Saint-Etienne BMX, le Case Volley, le Coquelicot 42 athlétisme, l’Espoir cycliste de Saint-Etienne (Ecsel), l’Etoile de Montaud, le Saint-Etienne handball, le Handball Saint-Etienne métropole 42, l’Indépendante stéphanoise, et le Saint-Etienne aquatic métropole.
« Réunir des clubs de haut niveau, c’est intéressant pour le nombre de sponsors supplémentaires à trouver, et pour croiser les compétences, les différentes visions du sport », a pointé Jean-Yves Bonnefoy, vice-président du Département de la Loire chargé du sport et de la jeunesse. Car ici, le Département de la Loire et la Municipalité ont décidé de faire front commun.
Chercher des financements
Une fois que les clubs stéphanois se sont assurés qu’une défiscalisation était possible pour les mécènes, ils ont fait part de leur projet à la Ville, qui a proposé de l’élargir à la Métropole. Puis, c’est le Département qui a souhaité qu’elle puisse s’étendre à l’ensemble de la Loire. Pour le moment, le collectif fédère les neuf clubs stéphanois et espère, après trois ans, si les résultats sont concluants, pouvoir intégrer l’ensemble des clubs sportifs d’élite du département, 22 au total. L’objectif est de réunir un million d’euros sur cette période, grâce à des partenariats.
« Nous avons tous des compétences, mais on est dans notre coin, constate Fernando Cardoso, vice-président de l’Indépendante stéphanoise. Ces neuf clubs seront tous complémentaires et il faut espérer que dans trois ans, on sera plus ». Avant l’organisation d’événements communs, comme des « J.O à la sauce gaga », la priorité reste de trouver des financements. « On allait tous frapper aux portes des mêmes entreprises au niveau local, constate Philippe Besson, président de l’Ecsel. Il faut désormais frapper à d’autres portes et définir les contreparties pour nos partenaires, pour aller chercher ces financements ». Et pour cause, ensemble ils représentent pas moins de 9 000 adhérents.
Sport et entreprise
70 % des ressources récoltées seront réparties de façon égale entre les neuf clubs. Quant aux 30 % restants, les neuf co-présidents pourront choisir de les attribuer à un club qui aurait un besoin spécifique de manière ponctuelle, ou encore pour soutenir un athlète, du collectif ou non. Par « contreparties » envers ses partenaires, les clubs entendent leur proposer de mettre directement les compétences des sportifs de haut niveau au service du monde de l’entreprise. Cela pourra prendre la forme de job dating sportifs, de séminaires, etc., et pourrait être valorisé dans une politique RSE (Responsabilité sociétale des entreprises).
« L’objectif est de dépasser les frontières du sport, car c’est un formidable outil pour l’éducation, l’insertion, et la santé, rappelle Anaelle Berezat, responsable des projets et des partenariats au Handball Saint-Etienne métropole 42. Ensemble, nous allons multiplier les forces par neuf. Nous voulons montrer que le sport et doit être accessibles à tous ». Car ils sont des clubs d’élite, mais pas uniquement. Quant aux élus, ils viendront notamment en soutien pour créer ce lien avec les entreprises et leurs dirigeants.