L’agglomération de Besançon, dirigée par la gauche, a annulé la participation du philosophe Raphaël Enthoven à un festival littéraire prévu du 19 au 21 septembre, en raison de propos de l’auteur sur la situation à Gaza, a-t-elle indiqué jeudi.

« Les récentes déclarations polémiques de Raphaël Enthoven sont de nature à remettre en cause la sérénité du déroulement du festival littéraire Livres dans la boucle », a déclaré à l’AFP une porte-parole. « Dans ces conditions, l’organisateur Grand Besançon Métropole a demandé au prestataire de la manifestation d’annuler sa venue fin septembre », a-t-elle ajouté.

Des « propos inadmissibles »

Dans un communiqué publié mercredi, la section de Besançon du Parti communiste, membre de la majorité municipale, s’était émue de la venue annoncée de Raphaël Enthoven, en dénonçant des « propos inadmissibles » qu’il avait tenus sur le réseau social X le 15 août dernier.

L’écrivain, qui vient de publier « L’Albatros » en cette rentrée littéraire – avait affirmé, : « Il n’y a AUCUN journaliste à Gaza. Uniquement des tueurs, des combattants ou des preneurs d’otages avec une carte de presse ».

Le lendemain, il avait précisé, toujours sur X : « On connaît des dizaines d’exemples avérés de faux « journalistes » qui sont en réalité des combattants du Hamas ou des preneurs d’otages. Combien d’exemples a-t-on de journalistes libres de travailler à Gaza qui ne soient liés ni de près ni de loin à l’organisation terroriste ? »

Le PCF condamnne les menaces de mort reçues par Enthoven

Après ces déclarations « Raphaël Enthoven a essuyé insultes et menaces de mort. Ce qui est évidemment condamnable », a commenté le PCF de Besançon. « Mais cela ne doit pas faire oublier le caractère intolérable de ces propos », qui « donnent tout simplement carte blanche à l’armée israélienne pour assassiner sans honte ceux qui voudraient informer et dénoncer ses forfaits », a dénoncé le parti communiste.

Plus de 250 médias dans 70 pays ont participé lundi à une opération pour dénoncer le nombre de journalistes tués à Gaza, soit plus de 210 selon l’ONG Reporters sans frontières.