Par

Jean-Marc Aubert

Publié le

5 sept. 2025 à 18h20

Près de quatre mois après l’incendie criminel de treize avions de l’École Airways Aviation -ex-Esma- sur l’aérodrome de Mauguio, mitoyen de l’aéroport de Montpellier Méditerranée, le mystère reste entier.

C’était dans la nuit du 19 au 20 mai 2025, lors d’une intrusion nocturne d’un commando visiblement organisé et très bien -trop bien ?- renseignés : après avoir découpé du grillage, des coktails molotov étaient jetés dans les carlingues et calcinaient entièrement quatre appareils et en endommageaient neuf autres. Le préjudice est très important.

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Depuis, l’enquête est menée tambour battant sur cet acte criminel par les gendarmes de la section de recherches des Transports aériens qui est basée à l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle, avec l’appui de la compagnie de gendarmerie des Transports aériens implantée à Aix-en-Provence, avec une procédure qui s’enrichit au fil des semaines notamment par de nombreuses auditions, des constatations matérielles et par l’épluchage de centaines de documents en quête de la bonne piste susceptible d’identifier les auteurs, car, selon une source proche de l’enquête, « il fallait être au minimum deux pour incendier tous ces avions et de plus, il fallait très bien connaître la configuration des lieux ».

La piste locale

Selon cette source, « la piste locale est privilégiée, à savoir un acte de vengeance visant l’École Airways Aviation, cela ne fait aucun doute. Reste à établir qui et pourquoi ». En proie à des difficultés financières, Airways Aviation était en proie à de vives tensions internes, notamment sur fond de licenciements de salariés contestés, ce qui conduit les enquêteurs à approfondir ces dissensions récurrentes, ainsi que de fouiller dans d’autres volets financiers, par exemple le retard important dans le paiement des loyers, que la direction avait promise de régler. Les gendarmes des Transports aériens creusent ces événements suspects, ce qui demande du temps, sans savoir pour l’heure s’ils ont un lien direct avec l’incendie volontaire des avions.

Vidéos : en ce moment sur ActuRacket de la DZ Mafia ?

Si l’hypothèse d’une escroquerie à l’assurance qui a longtemps été évoquée dans des commentaires sur les réseaux sociaux semble écartée au stade actuel des investigations, celle du racket n’est pas totalement exclue.

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Une source confirme ce vendredi 5 septembre 2025 à Métropolitain, que des organisations  criminelles, notamment la célèbre DZ Mafia des quartiers nord de Marseille qui étend sa toile dans l’Hérault, a déjà sévi auprès de compagnies aériennes et autres clubs d’aviation dans les régions Occitanie et Paca, n’hésitant pas à utiliser la manière forte. Ces mafieux prêts à tout si on leur résiste auraient très bien pu engager des repris de justice locaux, avec un ou des complices au sein d’Airways Aviation, pour opérer et mettre un contrat à exécution en cette nuit de mai dernier.

Les missions de la section de recherches des Transports aériens ?

Basée à l’aéroport de Roissy CDG, la section de recherches des Transports aériens -SRTA- est plus particulièrement compétente pour investiguer sur les catastrophes aériennes, mais traite également des affaires criminelles plus classiques. Bénéficiant d’une compétence nationale, la section de recherches de la gendarmerie des Transports aériens se charge des enquêtes en lien avec les incidents et accidents aériens quelle que soit la taille de l’aéronef, de l’ULM jusqu’à l’avion de ligne. Contribuant pleinement à la sécurité et à la sûreté de l’aviation civile, la SRTA dispose de sa propre Cellule d’identification criminelle et numérique aéronautique, la Cicna, équivalent de la cellule d’identification criminelle du groupement de gendarmerie de l’Hérault.  Elle est composée d’enquêteurs aéronautiques et de Techniciens en identification criminelle spécialisés dans le milieu aérien.

« Nous disposons d’enquêteurs détenant de nombreuses qualifications judiciaires (Anacrim, N-Tech, Defi, etc.) et en sûreté. Nous traitons judiciairement des adversaires présentant une menace pour la sûreté aérienne ou qui dévoient le milieu aéronautique : trafic de produits stupéfiants, de tabac, de contrefaçons, fraudes à la carte bancaire, vol de fret ou spoliations en tout genre, incendies criminels, etc. », explique un officier de la direction générale de la gendarmerie nationale.

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