Un projet de « Panthéon scientifique » féminin a été lancé par la Ville de Paris pour équilibrer la fresque souhaitée par Gustave Eiffel.

Unsplash Un projet de « Panthéon scientifique » féminin a été lancé par la Ville de Paris pour équilibrer la fresque souhaitée par Gustave Eiffel.

PARIS – Une frise pour rattraper un trop long retard. La mairie de la capitale a annoncé ce vendredi 5 septembre vouloir parer la célèbre tour Eiffel d’une fresque à l’accent féministe. Une manière de rééquilibrer celle déjà existence sur la Dame de fer. Car son concepteur Gustave Eiffel avait fait inscrire les noms de 72 savants, uniquement masculins, il y a plus de 130 ans.

Pour réparer cet oubli, les noms de 72 noms de femmes scientifiques seront bientôt ajoutés sur l’édifice parisien, qui se trouve être la propriété de la municipalité. « L’ambition est de rendre visible la contribution historique des femmes aux sciences et technologies », explique la commission d’experts chargée de définir une feuille de route pour ce projet, qui a rendu ce vendredi ses conclusions à la maire socialiste Anne Hidalgo.

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Cet hommage remédierait à « l’effet Matilda », à savoir la minimisation systématique de l’apport des femmes à la recherche scientifique, détaille cette commission présidée par l’astrophysicienne Isabelle Vauglin, vice-présidente de l’association Femmes & Sciences, et le président de la société d’exploitation de la tour Eiffel (Sete) Jean-François Martins.

Sur BlueSky, Anne Hidalgo s’est réjouie de ce projet en déclarant : « Je suis très heureuse que les noms de ces illustres femmes et hommes scientifiques, soient gravés en lettres d’or, avec la même typographie et les mêmes techniques. À égalité ».

Oubli historique

Lors de l’édification du monument en 1889, l’ingénieur Gustave Eiffel avait fait inscrire, sur la grande frise du premier étage, le nom de 72 des plus grands savants français ayant marqué l’histoire depuis la Révolution. Ces noms, alors peints en lettres d’or de 60 centimètres de haut, ont disparu pendant plusieurs décennies au cours d’une campagne de peinture, pour être à nouveau inscrits en relief en 1989.

Parmi eux on retrouvait : les chimistes Lavoisier et Chaptal, l’industriel Schneider, les astronomes Arago et Laplace, le physicien Ampère, le naturaliste Cuvier, l’inventeur de la photographie Daguerre… Mais aucun nom féminin, alors qu’à l’époque les travaux de femmes scientifiques, comme ceux de la mathématicienne Sophie Germain, étaient déjà connus et reconnus, soulignent les experts.

Dans ce cadre, une liste de noms sera proposée avant la fin de l’année 2025 à l’édile socialiste, qui validera ensuite la liste définitive. La commission veut limiter le choix aux « femmes expertes émérites ayant vécu entre 1789 et nos jours », aujourd’hui décédées et principalement de nationalité française. Et pour respecter la parité, elle propose d’installer les 72 noms de femmes en surplomb de la frise existante des 72 hommes, sur le pourtour extérieur du premier étage, dans le respect des choix esthétiques de Gustave Eiffel.

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