La vice-première ministre Angela Rayner a remis sa démission, vendredi 5 septembre, selon Le Monde. Une décision prise seulement deux jours après avoir avoué ne pas avoir payé l’intégralité de l’impôt dû lors de l’achat d’un appartement. Pour le parti travailliste, c’est un nouveau coup dur alors qu’il se trouve déjà en difficulté. L’ancienne ministre a aussi démissionné de son poste de vice-présidente du Parti travailliste et de ministre du Logement.
Âgée de 45 ans, cette figure notable de la gauche britannique a dit «regretter profondément sa décision de ne pas avoir recherché des conseils fiscaux spécialisés supplémentaire», et a affirmé assumer sa responsabilité dans ce défaut de paiement. En fait, elle est soupçonnée d’un défaut de paiement à hauteur de 40 000 livres sterling, soit plus de 46 000 euros. Pour cela, elle aurait retiré son nom des papiers de l’achat d’un bien immobilier dans sa circonscription. Un montage qui lui a ensuite permis de faire passer son nouvel appartement pour sa résidence principale et d’alléger ainsi sa facture fiscale. Le Premier ministre a annoncé avoir pris en compte cette démission «avec une grande tristesse» en assurant qu’Angela Rayner resterait une «figure majeure du parti».
Coup dur pour le Labour
Pour le parti travailliste, l’affaire tombe vraiment mal. Arrivés au pouvoir il y a tout juste un an, ils sont déjà fragilisés par une baisse de popularité de leur parti dans les sondages. Le Premier ministre britannique, lui, a perdu une grande alliée, qui est connue pour son franc-parler et sa capacité à justement mobiliser le parti Labour. Du côté des conservateurs, cette démission est une confirmation de soupçons répétés sur sa probité fiscale.
Mais ce scandale fiscal contraste fortement avec l’image dont bénéficiait jusqu’ici Angela Rayner. L’ancienne vice-première ministre est issue d’un milieu modeste et a quitté l’école sans diplôme. Mère célibataire dès ses 16 ans, elle a commencé une carrière dans le secteur social puis s’est engagée dans le syndicalisme, avant d’être projetée jusqu’à la tête du Labour. Elle y a incarné une voix populaire et combative.