La Bouëxière et Saint-Aubin-du-Cormier lancent chacun un chantier lié à leur station d’épuration. Pour La Bouëxière, ce sera une extension, pour Saint-Aubin, une nouvelle structure. Les premières pierres viennent d’être posées et les travaux vont durer environ seize mois pour la première et dix-sept mois pour la deuxième.
Les élus répondent à un besoin toujours croissant pour traiter les eaux usées produites par les habitants, les entreprises et les équipements publics. « Face à une hausse de près de 10 % de la population en six ans, la préservation de la qualité de l’eau devient un enjeu majeur pour le territoire », rappelle Liffré Cormier communauté (LCC). Dans les deux équipements, la collectivité a misé sur un procédé innovant. Un traitement quaternaire par l’ozone.
La chasse aux polluants
Derrière ce terme, c’est une technique bien particulière qui va se déployer sur-mesure pour chaque station d’épuration. L’ozone est utilisé dans la filtration de l’eau potable depuis plus d’un siècle. « Depuis 1893 aux Pays-Bas et dès 1906 à Nice », rappelle Philippe Sauvignet, l’un des responsables de ce dossier chez Veolia. L’entreprise est pionnière dans ce domaine et a développé des systèmes spécifiques, au départ pour l’industrie. C’est elle qui est aux manettes des deux installations. « C’est une grande première en France, annonce fièrement le spécialiste. Actuellement, il n’y a qu’en Suisse qu’il est déjà installé. »
LCC a retenu ce procédé pour son efficacité à éradiquer les micropolluants, de plus en plus présents dans les eaux usées. Les pesticides, les produits utilisés dans les peintures, shampoings et autres nettoyants, les métaux. « On constate également que c’est un bon rempart contre l’antibio résistance qui peut se créer dans l’écosystème », détaille Philippe Sauvignet.
Ce traitement à l’ozone est un renfort sérieux pour les filtrations habituelles, déjà mises en place. Les déchets de l’ozonation passent alors dans un lit de sable de 5 à 6 mètres de haut, où ils sont assimilés par l’activité biologique du filtrat. « C’est un vrai HLM à bactéries, explique le responsable de Veolia en souriant. 100 % de l’eau devient ainsi recyclable. »
Près de douze millions d’euros
Les élus ont anticipé sur les futures normes des stations d’épuration pour imaginer celles de La Bouëxière et de Saint-Aubin-du-Cormier. « C’est un symbole fort pour la transition écologique », annonce Stéphane Piquet, lors de la pose de la première pierre de l’extension. Le maire de La Bouëxière, président de LCC, rappelle que c’est un gros investissement pour Liffré Cormier communauté de plus de 8,8 millions d’euros sur une enveloppe globale de 11,8 millions d’euros.
Parallèlement, les deux stations sont également conçues pour limiter leur impact sur l’environnement. La nouvelle extension de La Bouëxière et les bâtiments de Saint-Aubin devraient être pourvus de panneaux photovoltaïques, installés sur les toits pour produire de l’énergie et créer une boucle d’autoconsommation. La station d’épuration saint-aubinaise actuelle sera intégralement démolie à l’issue des travaux afin de retrouver une zone à caractère humide.