Deux hommes de 19 et 22 ans ont été présentés en comparution immédiate, ce vendredi 5 septembre, au tribunal de Nantes pour des raids nocturnes dans des magasins de téléphonie mobile dans six départements du Grand Ouest, et ce, depuis avril. Ils ont sollicité un délai pour préparer leur défense.
Ille-et-Vilaine, Morbihan, Sarthe, Maine-et-Loire, Vendée et principalement la Loire-Atlantique. D’avril à fin août, une vingtaine de magasins vendant des téléphones ont été la cible de vol ou de tentative de vol dans le Grand Ouest. En début de semaine, dans un camp de roms et un appartement de l’agglomération nantaise, trois hommes ont été interpellés. Un mineur sera jugé ultérieurement. Ce 5 septembre, un homme de 19 ans, l’autre de 22, étaient présentés en comparution immédiate au tribunal de Nantes. Ils ont demandé un délai pour préparer leur défense. Ils seront jugés le 29 septembre.
Des vols pour nourrir sa famille pour l’un des suspects
Les juges se sont donc penchés sur leur maintien ou non en détention provisoire. Si les avocats ont plaidé un contrôle judiciaire strict, le tribunal ne les a pas suivis et les deux hommes sont incarcérés. Le président rappelle que les deux hommes ont reconnu globalement les faits retenus. Dans la salle d’audience, les familles des deux hommes étaient présentes, installées sur plusieurs bancs. L’un des prévenus, celui de 22 ans, lâche un sourire à sa mère alors que le président fait la liste des faits reprochés. Pour le procureur, lui, c’est « le receleur numéro 1 du camp. Celui qui manipule les téléphones volés pour les débloquer puis les mettre sur le marché noir. »
Mais souligne l’avocat du jeune homme, son client n’est suspecté « que de cinq faits, courant juillet, sur une courte période donc, et c’était pour nourrir sa famille. » L’homme, déjà condamné pour des faits similaires, a trois enfants. L’aîné est âgé de 8 ans, il l’a eu quand il avait 14 ans. Il s’est marié à 12. Sa compagne en avait alors neuf s’étonne le président du tribunal. Mais lui répond le jeune homme, « c’est la tradition dans mon pays. »
Deux victimes présentes
À ses côtés, un Roumain de 19 ans, père lui de deux enfants de deux et quatre ans. Il travaille comme saisonnier dans un verger du Maine-et-Loire. Mais « la nuit », pour le procureur, « il mène des raids dans des magasins ». Sur la liste, Darty, Boulanger, Orange ou encore Happy Cash, entre autres. Les magasins ont été ciblés entre avril et fin août. Pour la Loire-Atlantique, on peut citer Savenay, Trignac, Le Pellerin ou encore Bouguenais. Les Sables-d’Olonne pour la Vendée. La Chapelle-Saint-Aubin pour la Sarthe. Redon et Saint-Grégoire pour l’Ille-et-Vilaine. Auray et Muzillac pour le Morbihan.
Deux victimes, sur la vingtaine, sont présentes à l’audience. Les deux évoquent des préjudices dépassant à chaque fois les 10 mille euros, surtout liés aux dégâts matériels. Alain Doumert, gérant du magasin Happy Cash de Redon (Ille-et-Vilaine) raconte que le vol de son magasin a eu lieu en mai. » On est de nuit, 3 h et demie du matin. Les personnes sont restées — de mémoire — pendant une demi-heure à découper mon réseau métallique. Pas de gendarmerie, pas grand monde ou très peu. Moi, le dégât matériel atteint 10 .000 € et je dois avoir 3 .000 € de stock. On ne laisse plus rien dans le magasin. La bijouterie, elle est mise au coffre, la téléphonie mise au coffre, l’informatique, c’est pareil, donc il y n’y a rien à voler dans nos magasins. On se bunkerise. La sécurité, on en rajoute tout le temps. Alors ça évite quand même beaucoup de problèmes. Mais voilà, j’ai eu trois cambriolages en cinq ans. Les assurances ont du mal à nous assurer, donc ça devient de plus en plus compliqué. J’ai des collègues qui ont arrêté après des cambriolages. On pourra absorber deux ou trois cambriolages et après, on arrêtera tout simplement. »