Leur attachement à la richesse historique, architecturale et paysagère de leur ville n’empêche pas les Bordelaises et les Bordelais de vouloir s’équiper pour économiser de l’énergie fossile. Ils s’orientent de plus en plus, comme le montre l’augmentation du nombre d’autorisations d’urbanisme, vers la pose de panneaux photovoltaïques. 

Il revient alors à la Ville de l’encourager, de la faciliter, de l’accompagner.

Précieuse énergie solaire

Comme tous les autres quartiers bordelais, ceux du centre ancien doivent pouvoir s’inclure dans cet enjeu contemporain majeur : le projet urbain bordelais porte ainsi l’horizon d’une ville du Patrimoine de l’humanité réinventée. Cette conviction est partagée avec la ville jumelle de Québec, auprès de l’Organisation des villes du Patrimoine mondial (OVPM)*.

La ville du futur pourra fonctionner avec l’énergie du soleil qu’elle exploitera, mais aussi celle de l’air et de l’eau. Par une conception réellement bioclimatique, elle développera des espaces de fraîcheur grâce aux arbres multipliés et à des principes architecturaux astucieux. Par le renforcement de corridors écologiques, elle accueillera la biodiversité. 

La rémission actuelle de la couche d’ozone prouve que des changements positifs sont possibles lorsqu’on en a la volonté.

Grâce à des aménagements bien pensés, elle augmentera sa capacité à absorber les gaz à effet de serre issus des activités humaines ; elle pourra atteindre la neutralité carbone… Ce défi n’est pas une utopie. La rémission actuelle de la couche d’ozone prouve que des changements positifs sont possibles lorsqu’on en a la volonté.

88 000

En mètres carrés le potentiel solarisable des bâtiments municipaux de Bordeaux.

Les toits de la mairie de quartier de Caudéran, couverts de panneaux photovoltaïques.

La mairie de quartier de Caudéran, l’un des nombreux bâtiments municipaux équipés de panneaux solaires. © TS – Ville de Bordeaux

Ainsi, accroître l’autonomie énergétique de la ville, la dégager d’une dépendance aux productions d’énergie fossile, est un des grands défis du projet urbain, que Bordeaux ne pourra pas relever seule.

Elle a dans ce but initié en juin 2024 une Alliance de Bordeaux pour l’énergie solaire, associant les collectivités locales, l’État, diverses institutions publiques et une constellation d’acteurs privés unis pour le développement de l’énergie solaire sur le territoire.

Un potentiel municipal

Bordeaux peut s’appuyer, pour ce faire, sur ses sites déjà construits. La Ville se veut ainsi déjà exemplaire sur son patrimoine municipal, par une stratégie ambitieuse de déploiement de panneaux photovoltaïques. 

Ce patrimoine comprend 354 bâtiments scolaires, culturels et sportifs disposant d’un potentiel solarisable de 88 000 m². S’y ajoutent 70 sites en extérieur pour 50 000 m² supplémentaires pouvant être solarisés.

Les Bordelaises et Bordelais s’orientent de plus en plus vers la pose de panneaux photovoltaïques. Il revient alors à la ville de l’encourager, de la faciliter, de l’accompagner.

Déjà actée, l’installation de 22 000 m² de panneaux photovoltaïques sur le toit de la Base sous-marine entre dans l’objectif annoncé de 41 % d’autonomie énergétique pour les bâtiments de la Ville d’ici 2026.

En corollaire, évidemment, s’impose la nécessité d’économiser l’énergie produite. Là encore, la Ville doit être exemplaire pour faire école et cela passe par la qualité d’isolation des bâtiments.

Des projets innovants

Pour répondre aux forts enjeux qui se posent, il faut aussi être ambitieux, innovant, inventif… Bordeaux soutient ainsi, depuis 2021, le projet de rocade solaire imaginé par un collectif d’ingénieurs qui propose de recouvrir la totalité de la rocade d’une ombrière photovoltaïque. 

Apte à produire de l’électricité pour une large partie des foyers de la métropole, elle permettrait à la fois de rafraîchir la rocade, de récupérer l’eau de pluie et de capter les gaz à effets de serre, en diminuant du même coup la pollution et les nuisances sonores du trafic…

Le centre historique de Bordeaux, ici la place Camille Jullian.

Le centre ancien. Ici, la place Camille Jullian. © Rodolphe Escher

41

Le pourcentage d’autonomie énergétique des bâtiments de la ville d’ici 2026.

La montée en puissance des énergies renouvelables passe enfin par le développement et le renforcement des réseaux de chaleur urbains par la Métropole, fondés sur l’utilisation de la géothermie, dans des quartiers existants comme Mériadeck, la Benauge et le Grand Parc, autant que dans les quartiers en développement, comme ceux de la rive droite. 

En 2024, 50 bâtiments municipaux ont été raccordés, soit près de 10% du patrimoine foncier municipal.