Par
Enzo Legros
Publié le
5 sept. 2025 à 17h19
Fermer une classe n’est jamais un acte facile pour les écoles. Mais faire cette opération en plein mois de septembre, une semaine seulement après la rentrée, est assez rare en Haute-Garonne et lourd à porter pour l’équipe éducatrice. Cette idée fait pourtant partie des projets du nouveau directeur académique des services de l’éducation nationale du département (DASEN), Jérôme Vial, au grand regret des syndicats d’enseignants qui ont voté contre au comité social d’administration jeudi 4 septembre. En attendant l’ultime vote, fixé au 15 septembre, qui doit sceller définitivement le nombre de fermetures de classes, voici les établissements scolaires qui sont menacés par une fermeture ou concernés par une ouverture envisagée.
8 classes menacées de fermeture
Pour le syndicat FSU-SNUipp 31, il s’agit d’un évènement « inédit », tandis que l’Union nationale des syndicats autonomes parle d’un choix « qui ne se faisait pas depuis plusieurs années ». Ils parlent des 8 fermetures prévues à ce jour par le rectorat de l’académie de Toulouse. Voici les écoles qui pourraient perdre une classe d’ici la fin du mois de septembre :
- L’école élémentaire de Marie Laurencin, à Balma
- L’école maternelle Jean Moulin, à Lévignac
- L’école maternelle de Pins-Justaret
- L’école maternelle de Vernet
- L’école élémentaire Georges Lapierre, à Tournefeuille
- La grande section de l’école élémentaire Buffon, l’école élémentaire Ancely et la maternelle de l’école Guilhermy, toutes les trois à Toulouse
12 ouvertures en compensation
« Il faut rappeler que lorsqu’on ferme une classe, c’est pour en rouvrir une ailleurs », précisait le nouveau recteur de l’académie de Toulouse, Karim Benmiloud, lors de sa conférence de presse de rentrée. Les chiffres provisoires du DASEN le confirment, avec 12 classes qui pourraient ouvrir. Voici les établissements concernés :
- L’école élémentaire d’Auriac-sur-Vendinelle
- L’école maternelle Jean Dargassiès, à Eaunes
- L’école maternelle de Lasserre
- L’école maternelle Belbeze, à l’Union
- L’école élémentaire de Couffinal, à Revel
- L’école maternelle Jean Jaurès, à Saint-Alban
- Le groupe scolaire Marie-Louise Dussard, à Saint-Jean
- L’école maternelle Crayons Couleurs, à Tournefeuille
- L’école maternelle Chaubet, l’école maternelle Lovelace, l’école élémentaire de Jolimont et l’école élémentaire Canto Lauzeto, toutes les quatre à Toulouse
Les syndicats s’opposent aux fermetures
« Le nouveau DASEN fait le choix de l’austérité et du chaos dans les écoles », a réagi le syndicat FSU-SNUipp 31, dès sa sortie du Comité social d’administration avec le responsable académique départemental de l’Éducation Nationale. Il a voté contre, comme l’ensemble des syndicats. Un nouveau vote aura lieu le 15 septembre avec les syndicats, date à laquelle les enseignants espéreront trouver un compromis avec Jérôme Vial.
Cette mesure inédite dans notre département va balayer tout le travail initié dans ces écoles en ce début d’année et contraindre les équipes à réorganiser l’ensemble de la structure pédagogique une semaine seulement après la rentrée. Pire, alors qu’il y a dans certaines de ces écoles des personnels non-titulaires, ce sera parfois un personnel titulaire qui
perdra son poste, une véritable rupture d’équité !Communiqué du syndicat FSU-SNUipp 31
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« Si l’absurde ne vous décourage pas, il faudra aider les personnels à trouver du sens à votre choix », déclare l’Unsa 31.
Une pétition lancée à Balma
Le mécontentement a gagné un vaste terrain, jusqu’aux esprits des parents des élèves qui pourraient être obligés de changer d’école après s’être habitués à leur établissement. À Balma, les parents de l’école Marie Laurencin ont lancé une pétition pour demander l’abandon de la suppression de classe envisagée sur la commune.
Cette fermeture aurait des conséquences désastreuses non seulement pour les enseignants et les élèves concernés, mais pour toute la communauté scolaire. Un enseignant perdrait son poste, perturbant non seulement sa vie professionnelle mais également l’équilibre dans les autres classes, puisqu’un remaniement complet des classes serait inévitable
Pétition à l’école Laurencin de Balma
« Pour se dispenser d’une ouverture, l’Éducation Nationale compte sur le fait de changer des élèves d’école une semaine après la rentrée », critique FSU-SNUipp, qui souhaite comme tous les syndicats aucune fermeture en septembre. « Quand on doit répondre à un trop-plein d’élèves, on a plus d’optimisme à essayer plus de classes plutôt que d’en fermer une et de tout réorganiser », confie Jennifer Pelissier, co-secrétaire du syndicat Haut-Garonnais.
Interrogé par Actu Toulouse, le rectorat de l’académie de Toulouse veut rassurer : « les quelques mesures de fermeture proposées se feront sur des écoles ou des réseaux d’écoles où la capacité d’accueil reste très importante, et où le taux d’encadrement après fermeture reste favorable. La réorganisation pédagogique se fera avec l’accompagnement et le soutien de l’inspecteur et des équipes de circonscription. »
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