Le groupe public a présenté jeudi son projet de radio jeunesse, mis en avant sous la bannière de France Inter. La diffusion en ligne devrait commencer en octobre, avant une arrivée sur la radio numérique terrestre. Un modèle aussi décliné pour les tout-petits. Mon petit France Inter s’adressera aux 6-12 ans.

Mon petit France Inter s’adressera aux 6-12 ans. Photo Traimak Ivan/Getty Images/iStockphoto

Par Carole Lefrançois

Publié le 05 septembre 2025 à 15h15

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Comment séduire une génération née avec les smartphones et habituée aux contenus visuels ? France Inter lance une offensive de charme auprès du jeune public, avec le lancement de deux nouvelles radios sur le numérique : Mon petit France Inter, pour les 6-12 ans, avant la Toussaint, et Mon tout petit France Inter pour les 2-6 ans, pour la fin de l’année. L’initiative, présentée jeudi soir lors de la conférence de presse de rentrée de Radio France, s’accompagne d’un slogan aussi ironique qu’efficace : « Nous au moins, vos enfants nous écoutent ! » Cette pique à peine dissimulée à l’égard des parents débordés signe l’ambition claire du groupe public : reconquérir une génération hyperconnectée dès son plus jeune âge, alors que des études alertent sur les effets néfastes des écrans sur le développement cognitif des plus jeunes.

« L’audio renforce des compétences chez les enfants, comme la capacité de se concentrer et de développer son imagination », explique Adèle Van Reeth la directrice de France Inter, qui voit dans ce projet confié à sa station une nouvelle façon de répondre à « une mission de service public ». Disponibles dans un espace consacré et sécurisé sur l’application de Radio France et son site Internet, les grilles de ces nouvelles radios diffuseront des récits et de la musique, selon une playlist confiée aux programmateurs de France Inter, qui se veut « intergénérationnelle » pour les plus grands (d’Aldebert à Madonna), et nourrie de comptines pour celle des tout-petits.

Le repère France Inter

Pour alimenter ces nouveaux programmes, le groupe public peut compter sur les 4 000 contenus jeunesse déjà produits par ses différentes antennes, comme Les odyssées de France Inter, mais aussi les adaptations de Tintin sur France Culture ou encore Octave et Mélo sur France Musique — leurs podcasts se retrouvant ainsi importés sous la bannière de la station généraliste du groupe, dont le nom a été privilégié. « Il fallait une marque connue et identifiable comme France Inter, assure Adèle Van Reeth, comme une évidence. Mais, bien entendu, les antennes d’origine de ces podcasts seront mentionnées. »

« Nous voulons construire l’avenir de la radio avec les enfants d’aujourd’hui, qui seront les auditeurs de demain », se réjouit-elle. La diffusion de Mon petit France Inter devrait également s’étendre sur les ondes avec une arrivée sur la radio numérique terrestre, le DAB +, à partir de septembre 2026. Cette initiative saura-t-elle capter l’attention d’une génération captivée par les images dès son plus jeune âge ? Le défi louable de Radio France est de taille : opposer la puissance de l’audio à la domination des écrans.

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