La « Feuille d’Or de la Ville de Nancy – Batigère » est un prix littéraire qui distingue un ouvrage de la rentrée littéraire évoquant la région Grand Est ou un auteur originaire de cette région. Il est décerné cette année à Adrien Genoudet pour « Nancy-Saïgon », paru aux Editions du Seuil.
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La Feuille d’Or de la Ville de Nancy, prix littéraire mécéné par Batigère, a été attribuée ce jeudi 4 septembre 2025 à Adrien Genoudet pour « Nancy-Saïgon » (Editions du Seuil).
Le jury rassemble, entre autres, des représentants des médias lorrains, France Bleu Lorraine, L’Est Républicain, France 3 Grand Est. C’est un des huit prix littéraires remis dans le cadre du 47ème Livre sur la Place.
Clotilde Mengin, restauratrice, organisatrice d’apéros littéraires et membre du jury explique : « c’est un roman très visuel et olfactif. Il y a une puissance d’écriture qui fait qu’on a presque l’impression d’être en 3D. »
Adrien Genoudet, écrivain et cinéaste de 37 ans, évoque le passé colonial de l’Indochine au travers de son histoire personnelle.
Il dit avoir reçu le prix avec « beaucoup de joie ». « Nancy, c’est ma ville natale. J’y ai vécu pendant 20 ans. Je l’ai quittée pour faire mes études d’histoire à Paris. »
Le Livre sur la Place j’y vais depuis que je suis petit.
Son livre part d’une anecdote familiale. À la mort de son grand-père, militaire de carrière et ancien résistant, il reçoit en héritage ses archives personnelles. « La seule chose qu’il m’ait léguée dans son testament ce sont ces cartons de documents ».
Dans ces cartons, un paquet de lettres échangées entre son grand-père et sa grand-mère en 1949 quand celui-ci était sur le front en Indochine.
En partant de cette correspondance, il redessine une histoire d’amour romancée que viennent percuter la Grande histoire et les ombres du passé colonial de la France.
« Ces lettres m’ont ouvert des portes narratives », explique-t-il.
Comme dans beaucoup de familles, la guerre d’Indochine, comme celle d’Algérie, est restée un tabou. « Ce qui m’a interloqué c’est que mon grand-père avait une grande facilité à parler de la Résistance mais pas des guerres de colonisation auxquelles il a participé. Là-bas, il s’est quelque part retrouvé à lutter contre la résistance locale alors qu’il avait été lui-même résistant en France », dit Adrien Genoudet.
Le prix sera remis officiellement pendant le salon dimanche 14 septembre à 11h00.