Quatorze ans de prison. C’est la peine à laquelle a été condamné ce vendredi un homme qui pratiquait l’activité de sage-femme. Jugé à Montpellier (sud) pour avoir violé des patientes, il a été reconnu coupable d’une « multiplication des faits, des victimes » et la prise de conscience limitée de ses actes a été pointée.
« C’est le dossier de la libération de la parole, qui a été verrouillée par la honte, par la culpabilité, par celles qui ont eu le courage de venir devant vous pour nommer les choses. Il n’est pas acceptable qu’une femme soit dépossédée de ses choix, notamment ses choix sexuels », a estimé l’avocat général, Yessine Bouchareb face à cet ex-soignant, déjà condamné en 2021 à 12 ans de prison pour 11 viols sur d’autres patientes. Ce dernier avait requis 14 années de réclusion. Il a donc été suivi par les jurés.
Le magistrat faisait ainsi référence à un premier procès, dont la médiatisation avait poussé d’autres patientes à se manifester, conduisant à ce nouveau procès, lors duquel Lionel Charvin, 54 ans, est jugé pour les viols de six autres femmes.
« Ici, il n’y a qu’un coupable, M. Charvin, et des victimes » et « il n’y a pas discussion sur la matérialité des faits », a insisté l’avocat général, espérant que le « sentiment de culpabilité des victimes » s’estompe.
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Écouter« Toutes les inquiétudes ne sont pas levées à l’issue de l’audience »
« Multiplication des faits, multiplication des victimes, capacité de réflexion sur ses propres actes insuffisante. Toutes les inquiétudes ne sont pas levées à l’issue de l’audience », a aussi estimé le représentant du ministère public, après deux jours de procès durant lesquels l’accusé s’est défendu en affirmant qu’il pratiquait des gestes médicaux et non sexuels.
Lionel Charvin a exercé en libéral et dans une clinique à Montpellier jusqu’en 2016.