L’accord, présenté devant un juge fédéral à San Francisco, constitue le plus important dédommagement jamais obtenu pour violation du droit d’auteur, selon les plaignants.

La société américaine d’intelligence artificielle Anthropic a annoncé vendredi devant un tribunal fédéral de San Francisco qu’elle verserait 1,5 milliard de dollars afin de mettre un terme à un recours collectif intenté par des écrivains, l’accusant d’avoir utilisé leurs ouvrages pour entraîner son agent conversationnel Claude sans autorisation, rapport l’agence Reuters. Si elle est validée, cette transaction constituera «le plus important dédommagement en matière de droits d’auteur jamais rendu public, plus que tout autre règlement collectif ou toute affaire individuelle jugée jusqu’au bout», ont déclaré les plaignants dans un document remis au tribunal.

Cette transaction marque la première issue amiable parmi une série de procès visant plusieurs géants technologiques, dont OpenAI, Microsoft et Meta, au sujet de l’usage d’œuvres protégées pour développer leurs modèles d’IA générative. Dans le cadre de l’accord, Anthropic s’engage à détruire les copies numériques des livres incriminés. L’entreprise pourrait toutefois encore être poursuivie pour des violations liées aux contenus produits par ses systèmes, rapporte Reuters.


Passer la publicité

La question du «fair use»

Fondée en 2021 et soutenue par Amazon et Alphabet (Google), Anthropic précise dans un communiqué que l’accord ne constitue pas une reconnaissance de responsabilité et affirme : «Nous nous engageons à développer des systèmes d’IA sûrs qui aident les personnes et les organisations à étendre leurs capacités, à faire progresser la découverte scientifique et à résoudre des problèmes complexes.»

Le recours collectif avait été déposé l’an dernier par les écrivains Andrea Bartz, Charles Graeber et Kirk Wallace Johnson. Ils accusaient Anthropic d’avoir constitué une «bibliothèque centrale» de plus de 7 millions de livres piratés, bien au-delà des besoins liés à l’entraînement de Claude. Un procès devait s’ouvrir en décembre, avec des dommages et intérêts potentiels estimés à plusieurs centaines de milliards de dollars. La question du «fair use» (usage loyal) reste par ailleurs au cœur d’autres affaires en cours, notamment contre Meta.