L’ambiance du Marais telle qu’on la connaît à Paris pourrait d’ici les prochaines années s’immiscer à Metz. C’est l’ambition du maire François Grosdidier pour le quartier Outre-Seille. Situé à deux pas du centre-ville, il a tout pour plaire. Le charme de l’historique, le goût de l’authentique avec de nombreux commerces artisanaux et une appétence prononcée pour l’art. Ceci dit, il n’est pas toujours le mieux valorisé et dégage une image d’insécurité.

« C’est un lieu vivant et parfois un peu bruyant mais je ne connais personne qui y ait connu des problèmes », relativisait Alexandra Gérard, présidente de l’association Oui Vivre en Outre-Seille dans nos colonnes en juillet dernier. Interrogé à la même période, François Grosdidier détaillait son projet d’en faire « un quartier apaisé qui cultive son identité architecturale, son côté romantique et festif ainsi qu’un point de rencontre pour les amateurs d’art et d’artisanat ».

« On a déplacé le centre-ville. »

Véronique Esnest, élu de la majorité à Nancy.

Pour accentuer cette singularité, il a commandé des enseignes en fer forgé qui viendront habiller les commerces du secteur. Mais comment s’assurer de conserver cette identité artisanale ? « En ayant une forte maîtrise des installations avec un droit de préemption renforcé », affirmait le maire. Dans la même veine, il souhaite acquérir certains immeubles particulièrement dégradés afin de remettre les logements en état puis sur le marché. Un plan coercitif doit être activé auprès des propriétaires pour qu’ils refassent leur façade.

Le quartier est en train d’être refaçonné. Or, la piétonnisation intègre aussi le cadre de vie. Au vu de la problématique des stationnements sur le secteur, la municipalité l’a voulu progressive. Problème qui devrait se régler dans les prochaines années du fait du déménagement des pompiers à Bliiida qui libérera de l’espace pour envisager des parkings. Pour le côté festif, la mairie veille a intégré désormais Outre-Seille dans les grands rendez-vous, tel que Constellations.

Rives de Meurthe, quartier branché

À Nancy, Rives de Meurthe ne parlait pas à grand monde si l’on remonte un peu le temps. Le quartier était en périphérie de la ville, de l’autre côté du canal et avait une vocation principalement industrielle. Or désormais, il est certainement le plus prisé. À quelques minutes à pied de la place Stanislas, les logements y poussent comme des champignons. « En cinq ans, 370 logements ont été construits », souligne Véronique Ernest, adjointe déléguée au territoire Est de Nancy. Ça ne s’arrête plus… Près de 500 logements sont en train d’émerger du côté de la ZAC d’Austrasie et d’autres verront le jour [400] sur le site d’Alstom.

Un quartier dense qui reste aéré puisque des espaces verts y prennent leur part : les mini-forêts implantées, des lieux qui combinent sport et nature, sans oublier les voies d’eau du canal et de la Meurthe qui offrent un cadre à part. D’ici quelques années un parc urbain sera réalisé autour du tracé d’Urbanloop entre le Leclerc des deux rives et Maxéville. En plus de l’habitat, Rives de Meurthe compte de nombreuses entreprises, commerces et des lieux à la fois culturels (Cinéma, L’Autre Canal) et artistiques (L’Octroi).

La Ville de Nancy veut tourner son centre-ville vers les voies d'eau et le nouveau quartier Rives de Meurthe.© Adeline Schumacker – Ville de Nancy

« On a déjà réenchanté ce quartier en valorisant les voies d’eau », indique Véronique Ernest qui veut voir le centre-ville « se tourner vers l’eau » car elle est « une richesse pour le quartier mais aussi pour la ville ». Ainsi, la plage des deux rives a été créée, se développant un peu plus chaque année sur les berges de la Meurthe. Côté canal, des travaux sont envisagés prochainement portés par Voies navigables de France (VNF) et le Grand Nancy sur les ports Saint-Georges et Sainte-Catherine. Le premier sera dédié aux plaisanciers, le second aux bateaux de détente, croisière et restaurant. Une manière de renforcer aussi le tourisme fluvial, atout considérable pour Nancy. Le canal est mis à l’honneur lors des fêtes de la Saint-Nicolas, puisqu’il est aussi le Saint-Patron des bateliers.

La construction de ce nouveau quartier a apporté plus de vie à l’hypercentre nancéien et à l’inverse, des gens du centre-ville traverse désormais le canal pour s’y promener et assister aux événements culturels, festifs ou simplement profiter du marché local. « On a déplacé le centre-ville », glisse Véronique Esnest qui voit les Rives de Meurthe comme son prolongement. Cela devrait encore s’accentuer avec la construction des passerelles à mobilité douce en 2027 et 2030.