Fermée pour travaux depuis 2016, la piscine Transat à Bihorel près de Rouen, vit ses dernières heures avec le début des travaux de démolition. Alors que certains habitants espéraient un jour une réouverture, son coût de réhabilitation et de fonctionnement ont finalement eu raison d’elle.
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Coup de grâce pour le toboggan de la piscine Transat à Bihorel, arraché par la pince d’un engin de chantier. Cet équipement public ouvert en 1972, désormais en cours de démolition, représente un symbole pour ses habitants.
« C’est un arrache cœur !, s’exclame Marie-Agnès Lannuzel, présidente de la section plongée sous-marine et apnée du Gallia Club Omnisports de Bihorel, vous croisez des tas de gens qui vous disent bah oui moi j’y ai appris à nager, mes enfants y ont appris à nager, mes petits-enfants aussi ! », s’émeut-elle. « Ouais ça fait vraiment bizarre de la voir en train de se faire démolir en fait ! », s’étonne un usager.
Fermée pour travaux en 2016, la piscine n’a finalement jamais rouvert, en raison de son coût de réhabilitation de 5 millions d’euros, mais pas seulement. « C’est toute la partie du fonctionnement, soit 600 000€, qui crée aussi un déficit, explique Nathalie Lecordier, présidente du syndicat SI2B et première adjointe à la ville de Bihorel, et il y avait aussi les dépenses publiques qui étaient réduites et donc des réflexions à avoir bien évidemment et on n’a pas trouvé de solution », conclut-elle.
Si les habitants de Bihorel avaient voté pour la réouverture de la piscine, le nombre de voix des habitants des communes Bois-Guillaume et Isneauville votant contre, l’avaient emporté lors d’une consultation publique en 2023. Pourtant le collectif d’habitants “Piscine Bihorel à défendre” n’a jamais cessé d’y croire.
« Non » majoritaire à la concertation publique de 2023 concernant la réouverture de la piscine Transat de Bihorel.
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© Wilfried Langlois / France 3 Normandie
« Le service public c’est le patrimoine des personnes qui n’en ont pas, voilà ce que c’est cette piscine qu’on détruit, réagit Baptiste Boulland, président du collectif, on détruit du patrimoine des gens qui n’en ont pas, des gens qui n’ont pas de piscine privée, des gens qui n’ont pas de maison secondaire, qui ne partent pas en vacances et on a un quartier prioritaire de la ville à Bihorel qui s’étend ! ». Avec une pétition de la dernière chance, le collectif croit toujours à un arrêt des travaux, prévus jusqu’à la fin novembre d’après le calendrier de la municipalité.
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A Bihorel près de Rouen, c’est la fin de l’emblématique piscine Transat. Fermée depuis 2016, son coût de réhabilitation et de fonctionnement à l’année ont finalement eu raison d’elle.
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©Léna Thobie-Gorce, Mathilde Leconte, Pierre Cadinot
La mairie confie avoir fait le choix de « l’avenir » plutôt que de « la nostalgie ». « Il faut avoir des projets et ne pas dire n’importe quoi, le protocole de dissolution prévoit expressément que le terrain restera public et n’accueillera qu’un équipement public », affirme Jean-Baptiste Leclerc, directeur général des services de la ville de Bihorel, ce qui dise qu’il y aura encore des immeubles ou des promoteurs privés pour s’accaparer le foncier à Bihorel, c’est tout simplement faux et ça ne serait pas permis par le Droit », assure-t-il.
Parmi les projets, une salle de spectacle, culturelle et polyvalente pourrait voir le jour. Un agrandissement du parc actuel pour continuer à végétaliser la ville est aussi envisagé. Enfin, la création d’un bassin de plus petite taille, plus facilement exploitable, est également à l’étude. Seule certitude, rien de concret avant les prochaines élections municipales en mars 2026.