À bout. « Psychologiquement on n’en peut plus. Depuis qu’il sait qu’il doit être expulsé, il est encore plus agressif, on vit dans la peur », balbutie Claire (1). Une voisine renchérit: « Maintenant il profère de vraies menaces, il va y avoir un drame ». « Il dit qu’il va mettre le feu », ajoute un voisin.

« Il fait aboyer son chien jour et nuit »

Depuis plusieurs années, dans un immeuble situé boulevard Henri-Sappia à Las Planas, à Nice, des habitants cohabitent avec un locataire pour le moins indélicat. Et, c’est l’enfer. « Je ne peux pas ouvrir mes fenêtres tellement l’odeur est horrible », jure Adèle (1) une autre habitante, elle aussi victime des agissements de Jordan (1). « J’ai des rats et des cafards à la maison », dit-elle encore, les yeux cernés par les nuits sans sommeil. Claire soupire: « Il urine partout, il fait aboyer son chien toute la journée et toute la nuit, c’est un Malinois, on n’en peut plus ».

« Violation grave et répétée de ses obligations de jouissance paisible »

Le 23 juin dernier, ils ont cru que leur cauchemar était enfin terminé. Anthony Borré, premier adjoint de Christian Estrosi et président du bailleur social, Côte d’Azur habitat, leur annonce via un courrier officiel que: « La persévérance des équipes de Côte d’Azur Habitat a abouti ». Le tribunal, révèle-t-il, a « fait droit à la demande de résiliation de contrat de bail pour violation grave et répétée par ce locataire de ses obligations de jouissance paisible ».

Pas sauvés immédiatement pour autant. Reste les « délais de procédure » avant de procéder à l’expulsion, avertit, cependant, Anthony Borré qui prend ce dossier très au sérieux. « Nous atteignons la fin de ce parcours du combattant pour obtenir cette expulsion très attendue par nos locataires. Notre priorité en tant que bailleur social est d’assurer leur tranquillité au quotidien au sein de nos résidences. J’ai personnellement sollicité M. le préfet sur ce dossier en espérant que la situation soit réglée au plus vite », précise le premier adjoint au maire de Nice. En clair, la préfecture des Alpes-Maritimes doit octroyer le concours de la force publique pour faire partir le locataire problématique.

Convoqué à un conseil des droits et des familles en 2021

« La résiliation du bail et l’expulsion de Jordan ont pour fondement des nuisances répétées depuis 2021 parmi lesquelles: insultes, menaces et agressions envers le voisinage et le personnel de Côte d’Azur habitat, présence d’ordures et d’encombrants dans le jardin générant des odeurs nauséabondes, nuisances sonores permanentes, défaut d’entretien du logement », confirme le bailleur social. Le locataire avait même été convoqué à un conseil des droits et des devoirs le 21 octobre 2021 en présence d’Anthony Borré.

« On ne dort plus, on ne vit plus. C’est un cauchemar. C’est infernal jour et nuit. Depuis 2020, on n’en peut plus », supplie Claire.

1. Les prénoms ont été modifiés à la demande des témoins.