La Rochelle Renforcés par de prestigieux renforts chez les trois-quarts et revanchards après une saison ratée, les Rochelais se rendent à Bordeaux pour débuter une nouvelle histoire dans un stade Chaban-Delmas qui leur réussit souvent.
Qu’il peut être cruel le haut niveau. Amnésique, même, d’un passé pas si lointain. Pour la première fois depuis 2021, le Stade rochelais n’a pas été jugé comme le concurrent principal du Stade toulousain par les entraîneurs du Top 14 dans le traditionnel sondage Midi Olympique. Derrière l’ogre rouge et noir, les coachs ont préféré citer l’UBB, et même Toulon. Logique, nous direz-vous, pour un club champion d’Europe en titre et finaliste des deux dernières éditions du championnat. Rationnel, aussi, de ne pas pronostiquer un parcours flamboyant pour La Rochelle qui sort d’une saison ratée en terminant hors du top 6 pour la première fois depuis 2018. Mais doit-on seulement rappeler qu’il y a un an et trois mois, ces mêmes Jaune et Noir mettaient en grand péril le futur doublé des Toulousains, et qu’une petite année auparavant, ils étaient à quelques secondes de devenir la troisième écurie française à s’offrir un doublé Champions Cup – Top 14 ? « Nous sommes déterminés à retrouver le haut du classement », clame aujourd’hui Alldritt, bien conscient que lui et ses partenaires sont désormais perçus « loin des meilleurs ». Plus que jamais redevenu prétendant des prétendants, le Stade rochelais lance sa mission reconquête. Avant le pays, il s’agira de reprendre le commandement de la région, avec un test majuscule à Bordeaux face à l’UBB. Cette première journée apportera, déjà, des enseignements sur les ambitions véritables de ces Rochelais, qui ont renforcé leur ligne de trois-quarts en y apportant du talent et du culot, de la jeunesse et de la vitesse : autant de choses qui manquaient dans le jeu maritime depuis trop longtemps. Dans un sens, la non-qualification de la saison dernière fut peut-être un mal pour un bien. Comme le dit Alldritt, elle a permis « de réaliser un vrai débrief », de « se projeter rapidement sur la nouvelle saison avec un nouvel état d’esprit » et de clarifier l’objectif. À savoir : « être fier [d’eux], ce qui n’a pas été le cas l’année dernière dans l’engagement et l’attitude. » Sébastien Boboul, entraîneur de l’attaque forcément conquis par l’arrivée de nouveaux renforts, abonde : « Personne n’a pris de plaisir la saison dernière. Il faut retrouver cette notion, le bon état d’esprit et le goût de l’effort. »
Le moment idéal pour aller à Chaban ?
C’est connu : sur la ligne de départ, toutes les équipes partent le moral au beau fixe, persuadées d’avoir réalisé la meilleure des préparations possibles. Pour La Rochelle, les sept semaines de travail se sont soldées par une victoire pleine de promesses face à la Section paloise à Mont-de-Marsan (42-21). Une rencontre durant laquelle les Maritimes ont eu l’occasion de montrer une palette plus large de leur jeu, avec une volonté claire de mettre davantage de vitesse et de déplacer plus rapidement le ballon. Quoi qu’il en soit, le juge de paix interviendra samedi soir, sur la pelouse de Chaban. Et si à première vue, défier le champion d’Europe sur ses terres apparaissait comme un mauvais tirage pour débuter une nouvelle ère, les récents déboires de l’UBB – qui se présentera avec une équipe diminuée par les blessures – changent les perspectives. Malgré tout ce qui a été dit et écrit sur la saison ratée, les Rochelais n’ont pas perdu contre l’Union lors du dernier exercice. Ils restent, mine de rien, sur quatre succès lors des cinq derniers affrontements. Alors, toujours outsider ce Stade rochelais ?